1 054. C’est le nombre précis de personnes «tuées à Gaza alors qu’elles tentaient d’obtenir de la nourriture» depuis fin mai, selon un recensement dévoilé par l’ONU ce mardi 21 juillet. L’organisation accuse l’armée israélienne d’être à l’origine de ces morts qui essayaient d’obtenir de l’aide.
Dans le détail, «766 d’entre elles ont été tuées à proximité des sites de la GHF (la Fondation humanitaire de Gaza, soutenue par les Etats-Unis et Israël) et 288 à proximité des convois d’aide de l’ONU et d’autres organisations humanitaires», a indiqué le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, affirmant que ces personnes ont été tuées «par l’armée israélienne». «Nos données reposent sur des informations provenant de multiples sources fiables sur le terrain, notamment des équipes médicales et des organisations humanitaires et de défense des droits humains», a-t-il expliqué.
L’ONU refuse de travailler avec la GHF
La GHF a commencé à distribuer des boîtes de produits alimentaires le 26 mai, après un blocus de plus de deux mois imposé par Israël à l’entrée de toute aide humanitaire et en dépit des avertissements de risque de famine. La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée en réplique à l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.
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L’ONU et les principales organisations d’aide ont refusé de travailler avec la GHF, affirmant qu’elle servait les objectifs militaires israéliens et violait les principes humanitaires de base. Les distributions de GHF ont donné lieu à des scènes chaotiques, l’armée israélienne ayant fait feu à plusieurs reprises pour tenter de contenir des centaines de Palestiniens désespérés.
Morts et destruction «sans équivalent dans l’histoire récente», selon le chef de l’ONU
En parallèle de cette déclaration du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, le secrétaire général de l’ONU a fustigé mardi «l’horreur» dans la bande de Gaza ravagée par la guerre, où les morts et les destructions ont atteint un niveau «sans équivalent dans l’histoire récente». Lors d’une réunion du Conseil de Sécurité, Antonio Guterres a également déploré la «malnutrition qui explose» dans l’enclave, et «la famine qui frappe à toutes les portes».
«Et maintenant, nous assistons à l’agonie d’un système humanitaire fondé sur des principes humanitaires», a-t-il poursuivi, sans citer directement la Fondation humanitaire de Gaza (GHF). Le système basé sur les principes humanitaires «se voit refuser les conditions nécessaires à son fonctionnement. On lui refuse l’espace nécessaire pour agir. On lui refuse la sécurité nécessaire pour sauver des vies», a insisté le secrétaire général, alors que les Nations unies ne cessent de réclamer l’entrée massive d’aide humanitaire dans le petit territoire palestinien.
Et Antonio Guterres de conclure : «Alors que les opérations militaires israéliennes s’intensifient et que de nouveaux ordres de déplacement sont émis à Deir al-Balah (centre), la dévastation s’ajoute à la dévastation.»
Mise à jour à 18 h 12, avec les nouvelles déclarations du secrétaire général de l’ONU.