Un citoyen irano-suédois pourrait être «prochainement» exécuté en Iran, en représailles à la confirmation par la Suède de la condamnation d’un ancien responsable pénitentiaire iranien, averti ce samedi 23 décembre l’ONU. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) rapporte sur X (ex-Twitter) détenir «des informations inquiétantes selon lesquelles le Dr Ahmadreza Djalali pourrait être prochainement exécuté pour ‘‘inimitié envers Dieu’’». La diplomatie suédoise a dit avoir «pris connaissance de cette information, qui n’a pas été confirmée».
#Iran: Disturbing news that Dr Ahmadreza Djalali could be shortly executed on charges of ‘enmity against God’ despite failures to respect fair trial & due process standards. Iran must stop this execution. Moratorium on all death sentences is urgently required - @volker_turk
— UN Human Rights (@UNHumanRights) December 23, 2023
Ahmadreza Djalali a été condamné à mort en 2017 après des accusations d’espionnage jugées sans fondement par Stockholm et ses alliés. Avant son arrestation en Iran en avril 2016, il était professeur associé en médecine de catastrophe dans une université à Bruxelles.
Le HCDH regrette «le non-respect des règles pour un procès équitable et l’absence de procédure régulière». «L’Iran doit arrêter cette exécution», ajoute l’organisme de l’ONU. Stockholm s’inquiète par ailleurs pour la santé d’Ahmadreza Djalali : «Les circonstances dans lesquelles Ahmadreza Djalali est détenu constituent une grave menace pour sa santé», a déclaré le ministère suédois des Affaires étrangères.
Un ancien fonctionnaire pénitentiaire iranien condamné à la perpétuité en Suède
Les inquiétudes sur le sort de l’universitaire sont liées à la condamnation à perpétuité mardi en Suède d’un ancien fonctionnaire pénitentiaire iranien, Hamid Noury, laissant craindre des représailles contre les prisonniers suédois détenus en Iran. Selon Amnesty International, Ahmadreza Djalali court un «grave risque d’être exécuté en signe de représailles immédiates».
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Hamid Noury, 62 ans, a été reconnu coupable de «violations graves du droit international humanitaire et de meurtre», pour son rôle dans la purge de 1988, quand 5 000 prisonniers ont été tués en Iran pour venger les attaques menées par le groupe d’opposition en exil, les Moudjahidine du peuple d’Iran (MEK) à la fin de la guerre Iran-Irak. Hamid Noury avait été arrêté en 2019 à l’aéroport de Stockholm, où des opposants iraniens affirment l’avoir attiré pour permettre son arrestation, rendue possible par l’extraterritorialité des crimes les plus graves en droit suédois.
Après le verdict, «il apparaît de plus en plus plausible que les autorités iraniennes menacent d’exécuter Ahmadreza Djalali, à la suite de leurs demandes infructueuses pour influer sur le cours de la justice en Suède», estime Diana Eltahawy, directrice régionale adjointe d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.