Le secrétaire général de l’ONU demande la fin «immédiate» de l’opération israélienne en Cisjordanie occupée
L’ONU a demandé ce vendredi 30 août la cessation «immédiate» de l’opération meurtrière menée par Israël en Cisjordanie occupée et jugé que la souffrance des habitants de Gaza allait «au-delà de ce que tout être humain devrait supporter». Une déclaration qui intervient après l’annonce par l’armée israélienne de la mort de sept combattants palestiniens, au deuxième jour de cette large opération contre des groupes armés, qui a fait au moins 16 morts en 48 heures. Exprimant alors sa «profonde inquiétude», le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé jeudi sur le réseau social X à sa «fin immédiate», condamnant «fermement les pertes de vies humaines, notamment de mineurs».
Le bureau des affaires humanitaires de l’ONU, Ocha, a alerté sur la poursuite «d’opérations militaires à proximité des hôpitaux» et les «graves dommages» infligés aux infrastructures, coupant par endroits électricité et télécommunications. L’armée israélienne a lancé cette opération qualifiée «d’antiterroriste» mercredi en envoyant ses colonnes de blindés sur Jénine, Tulkarem, Toubas et leurs camps de réfugiés, dans le nord de la Cisjordanie occupée, où des groupes armés sont particulièrement actifs.
Analyse
Une ONG américaine annonce quatre morts dans une frappe israélienne sur un de ses convois
L’ONG américaine Anera a annoncé ce vendredi que quatre Gazaouis accompagnant l’un de ses convois qui transportait de la nourriture dans la bande de Gaza avaient été tués jeudi dans une frappe aérienne israélienne, l’armée israélienne assurant quant à elle avoir visé «des assaillants armés». Anera explique ainsi que peu après l’entrée du convoi dans le territoire palestinien, «quatre locaux ayant l’expérience de missions précédentes et engagés dans la sécurité locale […] se sont présentés et ont demandé à prendre les commandes du véhicule de tête, évoquant une route peu sûre et le risque de pillage». Les quatre hommes «n’avaient pas été agréés et (leur présence) n’avait pas été coordonnée au préalable», précise l’ONG, qui ajoute que «les autorités israéliennes arguent qu’il y avait plusieurs armes dans le véhicule de tête». «La frappe aérienne israélienne a été menée sans avertissement préalable ou communication», déplore-t-elle également.
Mercredi, le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) avait de son côté annoncé suspendre ses mouvements dans Gaza après qu’un de ses véhicules avait été touché la veille par des tirs israéliens. Ce n’est pas la première fois que des véhicules de l’ONU étaient touchés par des tirs depuis le début de la guerre entre Israël et la bande de Gaza.
RSF demande «que toute la lumière soit faite» après «l’assassinat» d’un journaliste d’Al Jazeera
Reporters sans frontières (RSF) a appelé ce vendredi à faire «toute la lumière», de «manière indépendante», sur la mort d’un journaliste d’Al Jazeera, tué à Gaza en juillet par l’armée israélienne et qui l’accuse d’être un «terroriste» du Hamas. Dans une enquête, RSF relève ainsi la difficulté d’authentifier le document utilisé par l’armée pour prouver l’affiliation du journaliste au mouvement islamiste palestinien, soit une capture d’écran d’une liste de noms trouvée, selon l’armée israélienne, «sur des ordinateurs du Hamas». Outre l’absence de «preuves matérielles avérées», l’ONG soulève aussi «plusieurs incohérences dans les allégations fournies» par l’armée israélienne notamment concernant la date du recrutement supposé d’Ismaïl al-Ghoul par le Hamas. «Ce n’est pas la première fois que ce type d’accusations, sans preuves étayées […] sont utilisées contre des journalistes», assure RSF, citant deux autres collaborateurs d’Al Jazeera, tués en janvier dans la bande de Gaza et décrits par l’armée israélienne comme des «agents terroristes».
Selon RSF, «plus de 130 professionnels des médias ont été tués à Gaza par l’armée israélienne depuis le 7 octobre, dont au moins 31 dans l’exercice de leurs fonctions». L’ONG a déposé plainte à trois reprises devant la Cour pénale internationale pour «crimes de guerre commis par Israël contre des journalistes».
Accord pour des «pauses humanitaires» localisées pour la vaccination contre la polio, assure l’OMS
Un responsable de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé jeudi que les autorités israéliennes avaient accepté une série de «pauses humanitaires» de trois journées chacune - à raison de plusieurs heures par jour - à travers Gaza pour lancer dimanche la vaccination de 640 000 enfants contre la polio, après l’annonce d’un premier cas confirmé. «Ce que nous avons discuté et qui a été accepté, c’est que la campagne va commencer le 1er septembre, dans le centre de Gaza, pour trois jours, et il y aura une pause humanitaire» chaque jour, a déclaré Rik Peeperkorn, représentant de l’OMS à Gaza, lors d’une conférence de presse par vidéo, précisant que le même dispositif est prévu ensuite pour le sud puis le nord du territoire.
«Nous soulignons l’importance pour toutes les parties de respecter les engagements» sur ces pauses, a insisté devant le Conseil de sécurité le numéro deux de l’OMS Mike Ryan. Parce «qu’une couverture d’au moins 90 % est nécessaire lors de chaque phase de la campagne pour arrêter l’épidémie et empêcher une propagation internationale», a-t-il insisté, assurant qu’Israël s’était également engagé à «suspendre les ordres d’évacuation pour la mise en place des deux phases de la campagne». Il a précisé que 1,26 million de doses du vaccin nOPV2 étaient déjà arrivées à Gaza et que 400 000 autres doses étaient attendues «bientôt».