Passage en revue des actualités autour de la guerre au Proche-Orient ce mercredi 17 janvier.
«Accuser l’Etat juif de génocide, c’est franchir un seuil moral», selon Paris. La France s’est refusée mercredi à soutenir les accusations de génocide contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza, portées par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ). «Accuser l’Etat juif de génocide, c’est franchir un seuil moral. On ne peut exploiter la notion de génocide à des fins politiques», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, au cours des questions au gouvernement de l’Assemblée nationale. Une audience se déroule depuis le 11 janvier devant la plus haute juridiction des Nations unies, saisie le mois dernier par Pretoria, qui argue qu’Israël viole la Convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948 à la suite de l’Holocauste.
Multiplication des raids aériens israéliens sur l’enclave palestinienne. L’armée israélienne continue de pilonner le sud de la bande de Gaza ce mercredi, deux jours après l’annonce d’une fin prochaine de la phase «intensive» des combats contre le Hamas. Dans la nuit, des témoins ont fait état de frappes près de l’hôpital Nasser de Khan Younès, principale ville du sud de Gaza où se cachent, selon Israël, des dirigeants locaux du mouvement islamiste palestinien Hamas. D’après l’AFP, ces raids aériens ont provoqué un mouvement de panique chez les centaines de personnes déplacées qui avaient trouvé refuge dans l’enceinte de l’établissement. Le ministère de la santé du Hamas a fait état d’au moins 81 morts dans la nuit à Khan Younès et d’autres secteurs de Gaza.
Pour aller plus loin
Nouvel accord d’aide humanitaire entre Israël et le Hamas. La nouvelle a été annoncée par le ministère des Affaires étrangères du Qatar, à la suite d’une médiation conjointe avec la France, dont s’est félicité Emmanuel Macron sur X (ex-Twitter). L’Etat hébreu et le mouvement islamiste sont parvenus mardi à un accord pour faire entrer de l’aide humanitaire destinée à la population du territoire palestinien assiégé. Des médicaments seront également acheminés «vers les zones les plus affectées et vulnérables» de l’enclave, mais aussi aux otages toujours détenus par le Hamas, a annoncé le ministère qatari. Dans la bande de Gaza, les hôpitaux sont débordés et manquent de médicaments et d’électricité, quand ils ne sont pas carrément fermés. Entre temps, le ministère de la Santé du Hamas a fait état d’un nouveau un bilan (invérifiable) de 24 448 personnes tuées et 61 504 blessés dans l’enclave palestinienne depuis le début de la guerre.
En France, une journée d’hommage aux victimes du Hamas. Lors de sa conférence de presse mardi soir depuis l’Elysée, Emmanuel Macron a annoncé l’organisation, le 7 février, d’un hommage aux victimes françaises de l’attaque du mouvement islamiste en Israël. «La France a perdu 41 de ses enfants dans les attaques terroristes du 7 octobre dernier, l’acte terroriste le plus meurtrier depuis Nice», a rappelé le président français. La cérémonie se tiendra «au monument pour les victimes du terrorisme» situé sur l’esplanade des Invalides à Paris. Le chef de l’Etat a indiqué qu’il rendrait hommage aux victimes «aux côtés de leurs proches, de leurs familles et de tous ceux qui voudront nous y rejoindre». Au sujet des «trois otages» français toujours retenus par le Hamas dans la bande de Gaza, Emmanuel Macron a martelé : «Nous nous battons pied à pied avec les autorités israéliennes, avec le Qatar, qui a un rôle décisif en la matière, pour les libérer.»
La France a perdu 41 de ses enfants lors des attaques terroristes du 7 octobre.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 17, 2024
Le 7 février, je rendrai hommage aux victimes, aux côtés de leurs proches, au monument pour les victimes du terrorisme.
Nouvelles frappes en mer Rouge. Entre les Etats-Unis et les rebelles yéménites Houthis, la tension monte. Désormais inscrits sur la liste des entités «terroristes» des Etats-Unis, les rebelles Houthis basés au Yémen ont encaissé mardi des frappes américaines sur quatre sites d’où devaient partir leurs missiles ciblant des navires commerciaux en mer Rouge en «solidarité» avec le peuple palestinien de Gaza. La France a «décidé de ne pas se joindre» aux frappes de la coalition américano-britannique au Yémen pour «éviter toute escalade», a déclaré de son côté Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse, évoquant «le risque dans la durée» pour Israël de poursuivre des opérations pas suffisamment ciblées à Gaza.
CheckNews
Les Etats-Unis classent à nouveau les Houthis comme entité «terroriste». Les Etats-Unis ont annoncé ce mercredi classer à nouveau les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l’Iran, comme une entité «terroriste» après leurs attaques de navires marchands en mer Rouge qui font craindre un embrasement régional. Cette sanction, destinée à faire «pression» sur ce groupe soutenu par l’Iran tout en préservant l’acheminement d’aide humanitaire cruciale au Yémen, ne prendra effet que dans trente jours, selon un communiqué du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken. Il s’agit de «faire en sorte que le groupe rende des comptes pour ses activités terroristes», a-t-il ajouté, en soulignant que «si les Houthis cessent leurs attaques en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, les Etats-Unis réévalueront cette désignation».
Israël affirme avoir éliminé une «cellule terroriste» en Cisjordanie occupée. Dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter), le porte-parole des forces de défense israéliennes (FDI) a affirmé que l’armée avait «tué lors d’une frappe aérienne le chef de la cellule terroriste du camp de Balata, à Naplouse [en Cisjordanie], Abdullah Abu Shalal». Selon l’armée israélienne, «il projetait de mener bientôt une opération terroriste majeure». Le message est accompagné d’une vidéo montrant une voiture détruite par une explosion. Le Croissant-Rouge palestinien fait état de son côté de plusieurs morts à Naplouse à la suite de ces frappes israéliennes. Des enregistrements vidéo montreraient des soldats des FDI entrant dans Naplouse et dans le camp de réfugiés de Balata, adjacent à la ville.