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Lula accuse Israël de «génocide» à Gaza, appel conjoint de Macron et Sissi contre une offensive à Rafah, Washington menace de bloquer une résolution de l’ONU… Ce qu’il faut retenir du conflit Hamas-Israël ce dimanche 18 février

Guerre au Proche-Orientdossier
L’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce dimanche 18 février.
Lula à Addis-Abeba à l'occasion de la 37e session du sommet de l’Union africaine, le 17 février 2024. (REUTERS)
publié le 18 février 2024 à 14h57
(mis à jour le 18 février 2024 à 20h01)

En Cisjordanie, deux Palestiniens tués lors d’un raid israélien. Selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne, au pouvoir en Cisjordanie, deux hommes âgés de 19 et 36 ans ont été tués par balles ce dimanche à la suite d’un raid de l’armée israélienne dans le camp de Tulkarem. Au moins cinq autres personnes ont été blessées lors de cette opération, a indiqué de son côté le Croissant-Rouge palestinien. Pour sa part, l’armée israélienne a confirmé dans un communiqué la mort d’un homme, qui serait soupçonné notamment d’avoir participé à des attaques contre les forces israéliennes. Ces incidents interviennent dans un contexte de vives tensions et de hausse des violences dans le territoire palestinien depuis les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre et le début de la guerre à Gaza. Dimanche, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a estimé que les tensions en Cisjordanie, dont la multiplication des attaques de colons israéliens contre des Palestiniens, sont «le réel obstacle» à une solution à deux Etats entre Israéliens et Palestiniens.

Pour l’UE, les attaques des colons en Cisjordanie sont un obstacle à une solution à deux Etats. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell estime ce dimanche que les tensions en Cisjordanie, où les attaques de colons contre des Palestiniens se sont multipliées, constituent «le réel obstacle» à une solution à deux Etats entre Israéliens et Palestiniens. «Je suis surpris parce que tout le monde parle de mettre fin à la guerre à Gaza, mais personne n’a beaucoup parlé de la Cisjordanie, qui est le véritable obstacle à la solution des deux Etats, a jugé le responsable à la tribune de la Conférence de Munich sur la sécurité. La Cisjordanie est en ébullition, le niveau de violence contre les Palestiniens augmente depuis le 7 octobre, il était déjà très élevé avant cela.»

Lula accuse Israël de «génocide» à Gaza. «Ce qui se passe dans la bande de Gaza n’est pas une guerre, c’est un génocide.» Voilà ce qu’a déclaré le président brésilien à l’encontre de l’Etat hébreu ce dimanche. Depuis Addis-Abeba, en Éthiopie, où il assiste à un sommet de l’Union africaine, Lula a même établi le parallèle avec l’extermination des juifs mise en œuvre par le régime hitlérien. «Ce qui se passe dans la bande de Gaza avec le peuple palestinien […] s’est déjà produit : lorsque Hitler a décidé de tuer les juifs», a commenté Lula. «Ce n’est pas une guerre de soldats contre des soldats. C’est une guerre entre une armée hautement préparée et des femmes et des enfants», a encore ajouté le dirigeant sud-américain, vétéran de la gauche. Ces propos font partie des commentaires les plus virulents jamais formulés sur le conflit en cours par Lula, éminente voix du Sud dont le pays assure actuellement la présidence tournante du G20.

Appel conjoint de Macron et Sissi contre une offensive à Rafah. Le chef d’Etat français et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont exprimé «leur ferme opposition» à une offensive israélienne à Rafah ainsi «qu’à tout déplacement forcé de populations» vers l’Egypte, qui constituerait «une violation du droit international humanitaire», selon un communiqué dimanche de l’Elysée. Les deux dirigeants, qui se sont entretenus par téléphone samedi, «ont exprimé leur ferme opposition à une offensive israélienne à Rafah, qui conduirait à une catastrophe humanitaire d’une nouvelle ampleur, ainsi qu’à tout déplacement forcé de populations vers le territoire égyptien, qui constituerait une violation du droit international humanitaire et ferait peser un risque supplémentaire d’escalade régionale».

Les Etats-Unis menacent de bloquer un nouveau vote au Conseil de sécurité de l’ONU. Après des semaines de discussions, l’Algérie, qui avait lancé l’initiative après la décision fin janvier de la Cour internationale de justice appelant Israël à empêcher tout acte éventuel de «génocide» à Gaza, a demandé un vote pour mardi matin, ont indiqué plusieurs sources diplomatiques. La dernière version du texte vue «exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties». Le projet de résolution «refuse le déplacement forcé de la population civile palestinienne» et demande l’arrêt de cette «violation du droit international». Il demande en outre, à nouveau, la libération de tous les otages.

Comme de précédents textes fustigés par Israël et les Etats-Unis, il ne condamne en revanche pas l’attaque du 7 octobre. L’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield a dénoncé samedi cette décision, répétant que cela pourrait «aller à l’encontre» des négociations diplomatiques en cours en vue d’une trêve incluant de nouvelles libérations d’otages. «Pour cette raison, les Etats-Unis ne soutiennent pas» un vote sur ce texte et «si on en arrivait à un vote sur le projet actuel, il ne serait pas adopté», a-t-elle mis en garde, menaçant clairement d’un véto.

De nouvelles frappes américaines contre les Houthis du Yémen. L’armée américaine annonce ce dimanche avoir réalisé de nouvelles frappes la veille contre des missiles, un drone et un sous-marin des rebelles Houthis du Yémen. L’armée a «mené avec succès cinq frappes d’auto-défense contre trois systèmes mobiles de missiles antinavires, un sous-marin autonome et un drone de surface naval», a déclaré dans un communiqué le commandement militaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient, le Centcom. «C’est la première fois que (l’armée) a détecté l’utilisation par les Houthis d’un sous-marin autonome depuis le début des attaques le 23 octobre», a ajouté le Centcom. Les Houthis disent s’en prendre à des navires liés selon eux à Israël, dont les Etats-Unis sont le principal allié militaire, affirmant soutenir les Palestiniens à Gaza.

Mise à jour à 20 heures avec les frappes américaines contre les Houthis et la déclaration de Josep Borell.