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Récit

Macron et la reconnaissance de la Palestine : itinéraire d’un premier pas

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Lassé par l’absence de progrès pour arriver à un cessez-le-feu, pressé par une opinion publique horrifiée par les images de famine à Gaza, Emmanuel Macron fait le pari que son annonce suscitera une dynamique internationale.
Emmanuel Macron, accueilli par le président palestinien Mahmoud Abbas, le mardi 24 octobre 2023 à Ramallah, en Cisjordanie. (Nicolas Messyasz/ABACA)
publié le 25 juillet 2025 à 20h33
(mis à jour le 26 juillet 2025 à 7h44)

«Le temps venu», répétait-il à ceux qui le pressaient d’avancer sur le dossier palestinien. Assez tergiversé, assez tenté d’amadouer les dirigeants israéliens, d’agir de concert avec le leader saoudien, Mohammed ben Salmane, d’embarquer ses alliés européens… Tout patine, aucune planète ne s’aligne, et la famine ravage Gaza. Emmanuel Macron a donc tranché. Seul. «La France procédera à la pleine reconnaissance de la Palestine comme Etat. J’en ferai l’annonce solennelle à l’Assemblée générale des Nations unies, au mois de septembre.»

Il s’y est engagé par une lettre ciselée ce week-end avec la cellule diplomatique de l’Elysée, transmise au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et rendue publique jeudi soir. Donald Trump avait été prévenu en amont, ainsi que Benyamin Nétanyahou, évidemment furieux, comme à chacun de ses échanges sur le sujet avec le président français. «Cette décision récompense la terreur», a dénoncé le Premier ministre israélien, tandis que le Hamas saluait un «pas positif». Colère noire à Washington, le secrétaire d’Etat, Marco Rubio, a jugé l’annonce hexagonale délétère pour la paix. L’Arabie Saoudite, elle, a d’emblée salué l’initiative macronienne, comme l’Indonésie… A ce jour, 148 pays reconnaissent déjà l’existence d’un Etat palestinien.

«Un mois et demi pour convaincre»

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