Menu
Libération
Porte-conteneurs

Maersk et CMA-CGM annoncent la reprise du transport maritime en mer Rouge

Après les attaques perpétrées par des rebelles Houthis du Yémen, l’armateur CMA-CGM annonce le retour de ses navires en mer Rouge. Ceux de Maersk vont faire de même, ont affirmé ce mercredi 27 décembre les deux géants du transport maritime.

Le «CMA CGM Palais Royal», le plus grand porte-conteneurs au monde propulsé au gaz naturel, navigue dans la baie de Marseille, le 14 décembre. (Christophe Simon /AFP)
Publié le 27/12/2023 à 15h38

Ils voguent à nouveau dans le détroit de Bab el-Mandeb. Ce mercredi 27 décembre, les deux géants du fret maritime Maersk et CMA-CGM ont annoncé la reprise de leurs activités dans cette zone sous tension. Malgré les attaques perpétrées ces derniers jours par les rebelles Houthis du Yémen, les navires de l’armateur français CMA-CGM sont revenus en mer Rouge. Quant à la flotte du danois Maersk, elle va également reprendre dans les jours à venir son activité. «Certains navires ont transité par la mer Rouge» et «nous envisageons d’augmenter de façon progressive le transit de nos navires par le canal de Suez», a indiqué la CMA-CGM dans un message adressé ce mercredi à ses clients.

Dimanche 24 décembre, c’est Maersk qui a déclaré se préparer à reprendre ses opérations en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, citant notamment le déploiement d’une opération militaire dirigée par les États-Unis, destinée à assurer la sécurité du commerce dans la région. «Le dimanche 24 décembre 2023, nous avons reçu la confirmation que l’initiative de sécurité multinationale précédemment annoncée, l’Opération Prosperity Guardian (OPG), a été mise en place et déployée pour permettre au commerce maritime de passer par la mer Rouge /le golfe d’Aden et de recommencer à utiliser le canal de Suez comme porte d’entrée entre l’Asie et l’Europe», a déclaré Maersk dans un communiqué.

Avant d’ajouter : «avec l’initiative OPG en cours, nous nous préparons à permettre aux navires de reprendre le transit par la mer Rouge, tant vers l’est que vers l’ouest». Outre les Etats-Unis, cette coalition sera composée de la France – dont la cheffe de la diplomatie Catherine Colonna avait estimé dimanche que les attaques houthies «ne peuvent rester sans réponse» –, le Royaume-Uni, le Bahreïn, le Canada, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l’Espagne et les Seychelles.

La cible de tirs de missiles et d’attaques de drones

En effet, mardi 26 décembre, les Etats-Unis ont lancé une opération multinationale vouée à protéger le commerce en mer Rouge contre les rebelles yéménites soutenus par l’Iran. Depuis novembre et l’escalade dans la guerre entre le Hamas et Israël, les bateaux internationaux sont la cible de tirs de missiles et d’attaques de drones. Au moins quinze navires commerciaux ont été attaqués en mer Rouge depuis un peu plus de deux mois. Samedi 23 décembre, deux pétroliers ont été visés par des drones lancés par les rebelles Houthis depuis le Yémen,

Face à la menace, le transporteur maritime Maersk a toutefois précisé qu’il pourrait à nouveau avoir recours au détournement du trafic maritime en fonction de l’évolution des conditions de sécurité. Ses navires vont être redéployés autour de l’Afrique via le cap de Bonne Espérance. La compagnie a ajouté qu’elle imposerait un supplément pour les conteneurs en provenance d’Asie afin de couvrir les coûts supplémentaires liés à l’allongement du trajet. Ces dernières semaines, plusieurs autres entreprises ont cessé de transiter par la mer Rouge pour des raisons de sécurité, à l’instar de la compagnie pétrolière BP.