La Flottille Global Sumud porte bien son nom – il signifie «résilience» en arabe. Ce jeudi 2 octobre au matin, les militants ont affirmé poursuivre leur route vers la bande de Gaza malgré le blocus imposé par l’Etat hébreu. Et ce, alors que dans la soirée de mercredi, «plusieurs navires» ont été interceptés par la marine israélienne, a indiqué le ministère des Affaires étrangères israéliens. Le porte-parole de la flottille, Saif Abukeshek, a fait état de 13 bateaux arrêtés transportant 200 personnes au total.
Les avocats français de la flottille ont réagi ce jeudi matin. Après avoir rappelé que l’action s’inscrit dans un cadre juridique «incontestablement légal et pacifique», ils affirment dans un communiqué que la décision d’arraisonnement d’Israël constitue une «violation manifeste du droit international humanitaire, qui impose le libre passage des vivres et médicaments destinés à une population dans le besoin, et du droit à la mer, qui garantit la liberté de circulation en haute mer». Les avocats annoncent saisir les juridictions françaises, et exhortent les autorités à saisir «immédiatement» la Cour internationale de justice, à l’encontre d’Israël. Le communiqué regrette amèrement le fait que la France se soit «jusqu’ici abstenue de respecter ses engagements internationaux».
Le porte-parole de la flottille est sans équivoque quant à la motivation des militants encore mobilisés sur les navires : «Ils sont déterminés. Ils sont motivés et font tout ce qui est en leur pouvoir pour briser le blocus tôt ce matin», et assure que «30 bateaux continuent leur route vers Gaza» et se trouvent à «46 milles nautiques» (85 km) des côtes.
«Un acte de terrorisme», selon la Turquie
La flottille a dénoncé «une attaque illégale contre les humanitaires non armés», et appelé «les gouvernements, les dirigeants mondiaux et les institutions internationales à exiger la sécurité et la libération de toutes les personnes à bord».
L’interception par les forces israéliennes est un «crime de piraterie et de terrorisme maritime contre des civils», a estimé mercredi soir l’organisation islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza. Une position partagée par le ministère turc des Affaires étrangères, qui a accusé Israël de commettre «un acte de terrorisme».
En France, le chef de la diplomatie, Jean-Noël Barrot, a appelé les autorités israéliennes «à assurer la sécurité des participants». L’eurodéputée LFI franco-palestinienne Rima Hassan – qui a de nouveau rejoint la flottille – a de son côté accusé Israël d’avoir arrêté «illégalement» et «arbitrairement» des «centaines» de personnes.
En juin et juillet, la marine israélienne avait déjà arraisonné deux voiliers d’aide humanitaire se dirigeant vers Gaza, avec déjà Greta Thunberg et Rima Hassan à leur bord. Toutes deux avaient été débarquées en Israël puis expulsées.
Mis à jour à 12 h 51, avec l’ajout du communiqué des avocats.