Une position à contre-courant. Alors que le président américain, Joe Biden, a jugé «scandaleuse» la demande de mandats d’arrêt contre les dirigeants israéliens, que l’Italie juge «inacceptable» de mettre le Hamas et Israël sur le même plan, que Berlin considère que cette demande donne une «impression fausse d’équivalence» entre Israël et le Hamas, la France a publié dans la nuit un communiqué pour «soutenir» la CPI. «La France soutient la Cour pénale internationale, son indépendance, et la lutte contre l’impunité dans toutes les situations», a écrit dans un communiqué la diplomatie française à propos de ces mandats d’arrêt.
«La France a condamné dès le 7 octobre les massacres antisémites perpétrés par le Hamas. Ce groupe terroriste a revendiqué des attaques barbares dirigées contre des civils, accompagnées d’actes de torture et de violences sexuelles qu’il a lui-même documentés, y compris en les diffusant et en les célébrant», poursuit Paris.
A propos d’Israël, «la France alerte depuis de nombreux mois sur l’impératif de respect strict du droit international humanitaire et notamment sur le caractère inacceptable des pertes civiles dans la bande de Gaza et d’un accès humanitaire insuffisant», ajoute le communiqué. Et de souligner qu’une «solution politique durable» est la «seule» voie pour «rétablir un horizon de paix».
Décryptage
Le procureur de la CPI, Karim Khan, a déclaré lundi avoir réclamé des mandats d’arrêt contre Benyamin Nétanyahou et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour des crimes tels que «le fait d’affamer délibérément des civils», «homicide intentionnel» et «extermination et/ou meurtre» en lien avec l’opération israélienne à Gaza. Karim Khan a aussi demandé des mandats contre trois hauts dirigeants du Hamas – Ismaïl Haniyeh, Mohammed Deif et Yahya Sinwar – pour notamment «l’extermination», «le viol et d’autres formes de violence sexuelle» et «la prise d’otages en tant que crime de guerre».