L’armée israélienne indique avoir approuvé des «plans opérationnels en vue d’une offensive au Liban»
L’armée israélienne a indiqué mardi soir avoir approuvé des plans d’offensive au Liban sur fond d’intensification des affrontements transfrontaliers avec la milice du mouvement islamiste libanais Hezbollah. Dans le cadre d’une «évaluation de la situation» menée mardi en présence du général de division Ori Gordin, commandant de la région militaire Nord et du chef de la direction des opérations, le général de division Oded Basiuk, «des plans opérationnels pour une offensive au Liban ont été approuvés et validés», indique l’armée dans un bref communiqué.
Le renseignement israélien au courant de l’attaque du 7 Octobre
Une nouvelle révélation qui pourrait déstabiliser encore davantage Benyamin Nétanyahou. Le renseignement militaire israélien a eu connaissance d’un projet d’attaque du Hamas moins de trois semaines avant le 7 Octobre, selon la radio-télévision publique Kan. L’unité 8200, chargée des écoutes, a rédigé le 19 septembre un rapport détaillant des entraînements des unités d’élite du mouvement islamiste en vue d’effectuer des raids contre des positions militaires et des kibboutz du sud du pays. Des responsables du renseignement au sein du commandement militaire sud, chargé de la bande de Gaza, étaient au courant de ce rapport, selon lequel le Hamas visait «200 à 250 otages», ajoute le média. Le 7 octobre, le Hamas a finalement kidnappé 251 personnes. Parmi elles, 116 sont toujours retenues dans la bande de Gaza, dont 41 sont mortes, selon l’armée israélienne.
Une manifestation anti-Nétanyahou à Jérusalem
Des milliers d’Israéliens ont manifesté dans la soirée du lundi 17 juin à proximité de la résidence du Premier ministre Benyamin Nétanyahou et de la Knesset – le Parlement israélien – pour demander la tenue d’élections anticipées. Ils reprochent au Premier ministre sa gestion de la guerre à Gaza et son échec à rapatrier les otages encore aux mains du mouvement islamiste palestinien du Hamas. Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l’armée. Les manifestants ont appelé à un cessez-le-feu pour que les derniers otages puissent rentrer chez eux. Dans la nuit, la police israélienne a fait état de neuf interpellations, certaines liées selon elle à des violences contre les forces de l’ordre, et annoncé que des policiers avaient été «légèrement blessés».
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Cette manifestation intervient environ une semaine après la démission du cabinet de guerre des dirigeants centristes Benny Gantz et Gadi Eisenkot, deux anciens chefs de l’armée, ce qui a entraîné la dissolution de cette instance mise sur pied après l’attaque du 7 octobre. Malgré le départ de ces deux figures de l’opposition, qui avaient joint le gouvernement en signe d’unité après les attaques du Hamas, Benyamin Nétanyahou et ses alliés conservent leur majorité à la Knesset. Des manifestations similaires avaient déjà réuni ces dernières semaines des dizaines de milliers de personnes à Tel-Aviv, la plus grande ville d’Israël.
En pleine pause humanitaire, des frappes israéliennes dans la bande de Gaza
Dans la bande de Gaza, des témoins ont fait état dans la nuit de lundi à ce mardi 18 juin de frappes israéliennes, dans un contexte toutefois plus calme depuis le début d’une pause humanitaire observée par l’armée dans une zone au sud. Cette pause, dont l’annonce a coïncidé dimanche avec le premier jour de l’Aïd al-Adha, la fête musulmane du sacrifice, a en théorie pour but de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dont les Gazaouis ont cruellement besoin. L’ONU a salué l’annonce israélienne mais demandé que cette pause «conduise à d’autres mesures concrètes» pour faciliter les livraisons, et réclamé une nouvelle fois la levée «de tous les obstacles» à l’acheminement de l’aide sur le terrain.
Un membre important du Hezbollah libanais tué par l’armée israélienne
L’armée israélienne a annoncé lundi 17 juin avoir tué Mohammad Mustafa Ayoub, un membre important du Hezbollah libanais allié du Hamas, responsable selon elle de tirs de roquettes et de missiles dans la région de Selaa, dans le sud du Liban. Le Hezbollah a confirmé la mort de ce combattant. A la frontière entre Israël et le Liban, où les échanges de tirs sont quasi quotidiens depuis octobre, les attaques du Hezbollah se sont intensifiées depuis la mort la semaine dernière d’un de ses plus importants commandants, Taleb Sami Abdallah, dans une frappe israélienne.
Enquête
«Le risque d’erreurs de calcul conduisant à un conflit soudain et plus vaste est bien réel», ont prévenu la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, et le chef de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Aroldo Lazaro. L’envoyé spécial du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, est arrivé lundi à Jérusalem pour faire pression en faveur d’une désescalade avec le Liban.