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Vu d'Istanbul

Manifestations en Turquie : Erdogan durcit la répression et plonge l’économie dans la tourmente

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Quatre jours après son interpellation, le maire d’Istanbul a été formellement incarcéré ce dimanche 23 mars, jour du scrutin organisé par son parti pour l’introniser candidat à la présidence. Face à une mobilisation inédite, le pouvoir se livre à des arrestations massives.
Lors d’une manifestation en soutien à Ekrem Imamoglu, le 23 mars à Istanbul. (Alexandros Avramidis/Reuters)
par Killian Cogan, correspondant à Istanbul
publié le 23 mars 2025 à 20h16

La Turquie bascule bel et bien dans l’autocratie. Cinq jours après son interpellation, le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu a été formellement incarcéré pour «corruption» par la justice turque pour et transféré dans l’après-midi de ce dimanche 23 mars à la prison de Silivri, à l’ouest d’Istanbul. L’accusation de «terrorisme» dont il fait l’objet n’a toutefois pas été retenue par la justice, permettant ainsi à sa formation politique, le Parti républicain du peuple (CHP), de conserver sa mainmise sur la mairie d’Istanbul, qu’il continuera de gouverner en nommant un maire pour assurer l’intérim.

Le même jour de son transfert en prison, le CHP a décidé de maintenir la primaire prévue au sein du parti pour désigner son candidat présidentiel. Le parti a appelé tous les citoyens turcs à participer au scrutin et à voter pour l’édile écroué. Il s’agit là d’une élection symbolique et contestataire, tant Ekrem Imamoglu, outre son incarcération, ne peut plus légalement se présenter à une présidentielle depuis l’invalidation de son diplôme universitaire. Dans l’après-midi de dimanche, les bureaux de vote mis en place en Turquie et même à l’étranger par le Parti républicain du peuple ont attiré quinze millions d’électeurs. Une participation tell