Parfois les larmes lui viennent. Mais jamais à l’évocation de l’effroi qui fut le sien, et qui l’accompagne depuis ces trois semaines du printemps passées à voir affluer, dans les couloirs de l’hôpital européen de Gaza, tout le spectre de la douleur et de l’horreur déchaînées depuis un an sur l’enclave palestinienne et ses captifs. Non, quand le Dr Mark Perlmutter se surprend à s’émouvoir encore tandis qu’il nous livre son récit, ce n’est pas tant de l’épouvante dont il a été le témoin, mais de ce qu’il en a laissé derrière lui, et de son impuissance à en infléchir le cours.
Déjà début avril, sur place, il avait commencé à poster sur le réseau social X, en interpellant un à un certains des promoteurs les plus visibles d’une réplique aveugle et impitoyable d’Israël contre Gaza après l’attaque du Hamas le 7 octobre. Des discours auxquels il opposait son témoignage et les images crues de la litanie d’enfants suppliciés depuis son bloc opératoire, brandissant à chaque fois, en guise d’accréditations, à la fois sa géolocalisation, son aura de vice-président du Collège internat