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Portrait

Marwan Barghouti, héritier d’Arafat et figure fédératrice dans l’imaginaire palestinien

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Conflit israélo-palestiniendossier
En prison depuis 2002, le «Nelson Mandela palestinien» suscite l’approbation d’un public déçu par des décennies de vacuité au sommet de la cause, et l’intérêt d’une communauté internationale à la recherche de solution facile.
Une fresque murale du chef du Fatah emprisonné, Marwan Barghouti, dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 16 avril 2023. (Majdi Fathi/NurPhoto.AFP)
par Nicolas Rouger, correspondant à Tel-Aviv
publié le 19 mars 2024 à 15h07

Arab Barghouti reçoit au quatrième étage d’un petit immeuble dans un quartier bourgeois de Ramallah. Le flanc de la colline voisine est encore un terrain vague, au milieu duquel trône un café branché flambant neuf : en un lieu le paradoxe de Ramallah, cette capitale qui n’en est pas une, siège de l’Autorité palestinienne régulièrement envahie par des troupes israéliennes.

Arab est le benjamin de Marwan et Fadwa Barghouti, couple de militants palestiniens illustres formés par la première intifada dans le sillage de Yasser Arafat. Le parcours de son père, 64 ans, est connu de tous les Palestiniens : sa naissance à Kobar, près de Ramallah, la mort de son chien, abattu par un soldat israélien quand il avait 12 ans, les arrestations, le militantisme étudiant dans la bouillante université de Bir Zeit, puis l’exil, et l’espoir déçu des accords d’Oslo signés en 1993. Jusqu’à son arrestation en 2002, au début de la seconde intifada, comme chef du Tanzim, une des branches armées du Fatah, en Cisjordanie.

Il sera condamné à cinq peines de prison à vie pour avoir commandité un attentat contre des civils israéliens, dans un procès qu’il a toujours considéré comme illégitime. Mais de sa cellule, il a grandi dans l’estime des Palestiniens, jusqu’à se poser en vainqueur annoncé de l’élection présidentielle de 2021, si elle n’avait été reportée sine die par l’Auto