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Interview

Michel Goya : « A Gaza, Tsahal n’a pas l’intention d’occuper le terrain, cela laisse au Hamas la possibilité de revenir et se réorganiser»

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Conflit israélo-palestiniendossier
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Pour l’historien et ancien militaire, les stratégies utilisées par le Hamas témoignent d’une évolution considérable depuis le milieu des années 2000, et «la guerre à Gaza pourrait continuer cette année, voire l’année prochaine».
Un officier israélien dans un tunnel découvert sous le siège de l'Unrwa à Gaza, le 8 février. (Ariel Schalit/AP)
publié le 11 juillet 2024 à 20h49

Officier des troupes de marine et docteur en histoire contemporaine, Michel Goya a notamment servi comme officier traitant à la division recherche de retour d’expérience (Drex) chargé de la zone Asie, Moyen et Proche-Orient. Il est également l’auteur de l’Embrasement : comprendre les enjeux de la guerre Israël-Hamas, coédité par Perrin et Robert Laffont en mars.

Comment expliquez-vous les capacités de résistance du Hamas après neuf mois de guerre ?

Ce n’est pas une surprise. Le Hamas et d’autres organisations alliées, comme le Jihad islamique, ont constitué au fil des ans une véritable armée très solide et de plus en plus efficace. Quand vous lisez les comptes rendus de l’armée israélienne réalisés au fil des conflits, on y décrit en 2006 des combattants palestiniens qui fuient devant les colonnes blindées de Tsahal, qui se battent maladroitement en 2008, mais restent sur place et résistent, et enfin qui résistent et se battent efficacement quelques années plus tard. Le Hamas a alors une vraie infanterie professionnelle, compétente, organisée et bien équipée. Celle-ci est capable de défendre une zone urbaine de manière effic