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Libération
Conflit au Proche-Orient

L’armée israélienne frappe le Yémen en représailles au missile houthi sur l’aéroport Ben-Gourion 

Guerre au Proche-Orientdossier
Tsahal a annoncé ce lundi 5 mai au soir des frappes contre le port de Hodeida. «L’Orient le jour» et «Ynet» relatent également des attaques à la frontière libano-syrienne.
Des membres des services de sécurité israéliens à l'extérieur de l'aéroport israélien Ben Gurion après qu'un missile lancé depuis le Yémen ait frappé la zone le 4 mai 2025. (Jack Guez/AFP)
publié le 5 mai 2025 à 21h44

L’armée israélienne a annoncé ce lundi 5 mai dans la soirée avoir mené des frappes aériennes sur des infrastructures des Houthis à Hodeida, dans le sud du Yémen, au lendemain d’un tir de missile sur l’aéroport international de Tel-Aviv revendiqué par ces rebelles alliés de l’Iran.

Les frappes ont été menées «en réponse aux attaques répétées du régime terroriste houthi contre l’Etat d’Israël» à l’aide de missiles et de drones, indique un communiqué militaire. Selon l’armée, «les infrastructures terroristes frappées dans le port de Hodeida» servent au «transfert d’armes et d’équipement militaire iraniens». L’armée ajoute avoir frappé une cimenterie à l’est de la ville qu’elle qualifie de «ressource économique importante pour les Houthis».

Les rebelles ont quant à eux affirmé qu’une dizaine de frappes américaines avaient visé ce lundi avant l’aube Sanaa, aux mains des Houthis qui contrôlent de larges pans du Yémen. Seize personnes ont été blessées, a déclaré l’agence de presse des rebelles, Saba. La télévision des rebelles, Al-Masirah, a annoncé plus tard que trois autres frappes avaient visé Sanaa et sept autres le gouvernorat d’Al-Jawf, dans le Nord. En début de soirée, Al-Masirah a dénoncé «une agression américano-israélienne», faisant état de «six frappes contre le port de Hodeida» ainsi que d’autres attaques sur le district de Bajil, dans le même gouvernorat contrôlé par les rebelles.

Principal soutien d’Israël, les Etats-Unis ont intensifié leurs attaques contre les Houthis depuis le retour de Donald Trump en janvier à la Maison Blanche mais n’ont pour l’heure pas confirmé avoir participé à ces frappes.

Plus tard dans la soirée, le média israélien Ynet et le quotidien libanais l’Orient le jour ont affirmé que Tsahal a également mené des frappes au Liban et à la frontière libano-syrienne. Ce dernier rapporte «six frappes lundi soir à la frontière», dont quatre dans «les environs de Janta, du côté syrien de la frontière». Il relate également «trois frappes sur Tayr Harfa, dans le caza de Tyr», dans le sud du Liban, où «trois préfabriqués auraient été visés». Toujours dans le sud du pays, «dans l’après-midi», «un drone israélien» aurait effectué «trois frappes aériennes» «sur un espace dégagé près de la périphérie d’Aïtaroun».

«Ça ne se passera pas en un seul boum»

Dimanche, les Houthis ont revendiqué une attaque inédite contre l’aéroport Ben-Gourion en Israël, menée «avec un missile balistique hypersonique qui a atteint sa cible avec succès».

Les rebelles ont affirmé qu’ils «s’efforceront d’imposer un blocus aérien total à l’ennemi israélien en frappant de manière répétée les aéroports […] plus particulièrement l’aéroport Ben Gourion», où le trafic aérien a été brièvement interrompu dimanche. Selon un photographe de l’AFP, le missile est tombé dans une zone plantée d’arbres à côté d’une bretelle d’accès aux parkings du terminal 3. Les secours ont fait état de six blessés légers.

Benyamin Nétanyahou a promis de riposter à cette attaque, alors qu’Israël a mené ces derniers mois plusieurs frappes contre des cibles stratégiques des Houthis au Yémen. «Nous avons agi contre eux par le passé et nous agirons dans l’avenir mais je ne peux pas détailler […], ça ne se passera pas en un seul boum mais il y aura beaucoup de boums», a-t-il averti. «Les attaques des Houthis émanent de l’Iran. Israël répondra à [cette] attaque des Houthis […] en temps voulu et en un lieu choisi par nous, à leurs maîtres terroristes iraniens», a-t-il accusé.

L’Iran a pour sa part nié ce lundi avoir aidé les Houthis pour cette attaque, parlant d’une «décision indépendante menée en solidarité» avec les Palestiniens, selon le ministère des Affaires étrangères. Au total, les rebelles ont revendiqué des dizaines d’attaques de missiles et de drones contre Israël, situé à plus de 1 800 kilomètres du Yémen, depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza. La quasi-totalité des tirs ont été interceptés par l’armée israélienne.