Le très démonstratif Mohammed ben Salmane, surnommé «MBS», saura-t-il cacher sa satisfaction en accueillant Joe Biden vendredi à Djedda ? S’arrangera-t-il pour forcer le président américain à lui serrer la main, devant les photographes et caméras du monde entier ? Histoire d’enfoncer le clou et de souligner à quel point celui qui avait promis, pendant sa campagne électorale, de traiter l’Arabie Saoudite en «Etat paria» et de ne jamais saluer son prince héritier se rend finalement dans le royaume, comme on va à Canossa, la tête basse. Joe Biden sera bien sûr reçu en grande pompe, comme il se doit pour un sommet réunissant les chefs d’Etat des six pays du Golfe ainsi que ceux d’Egypte, de Jordanie et d’Irak. Même si le président américain a insisté moult fois sur le fait que son hôte est le roi Salmane, il devra pourtant bien rencontrer son fils terrible, MBS, le dirigeant de facto du royaume. Lui, que les services secrets américains ont désigné comme le commanditaire de l’assassinat du journaliste et opposant Jamal Khashoggi en octobre 2018 dans le consulat saoudien à Istanbul.
Le prince héritier n’a pas l’habitude de bouder ses revanches. Il en a savouré une première fin juin face à Recep Tayyip Erdogan à Ankara. La photo de la poignée de main entre les deux hommes, diffusée par l’agence de presse saoudienne, est plus parlante que tous les mots. Affichant un lar