Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël et le conflit au Proche-Orient.

L’armée israélienne a annoncé ce jeudi 16 mai la mort de cinq soldats, tués mercredi par des «tirs amis» dans le nord de la bande de Gaza. Un char d’une unité de blindés opérant aux côtés de soldats parachutistes dans le camp de réfugiés de Jabalia aurait tiré deux obus sur un bâtiment où étaient rassemblés 12 militaires, tuant 5 d’entre eux, selon des informations communiquées par Tsahal. Depuis le début de l’offensive terrestre dans l’enclave palestinienne le 27 octobre, au moins 278 soldats israéliens ont été tués dans la bande de Gaza.

Un responsable militaire américain a annoncé que le port artificiel avait été mis en place avec succès sur une plage de Gaza, et que l’assistance allait bientôt être acheminée. Très attendue mais soumise à des défis logistiques, météorologiques et sécuritaires, cette jetée temporaire permet de relier le quai flottant à la terre et d’organiser des livraisons de nourriture à destination d’une population confrontée à la famine. Un navire britannique, parti mercredi de Chypre, doit y débarquer environ 100 tonnes d’abris temporaires.

Le port n’est toutefois pas considéré comme un substitut aux livraisons terrestres, bien moins coûteuses, et beaucoup plus pérennes selon les agences humanitaires. Cette nouvelle méthode de livraison de l’aide humanitaire s’ajoute à celles, déjà utilisées mais insuffisantes, de l’envoi par les airs et par bateau.

Dans un communiqué publié ce jeudi, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a annoncé que des troupes supplémentaires allaient entrer à Rafah, où les opérations militaires «vont s’intensifier». Depuis le début de l’opération militaire dans cette ville surpeuplée du sud de Gaza, les organisations humanitaires redoutent une offensive d’envergure, faisant craindre le pire pour la population.

Trois personnes ont été tuées par l’armée israélienne dans le nord de la Cisjordanie occupée, ont annoncé ce jeudi les autorités palestiniennes. Les trois victimes, des «martyrs abattus par les forces d’occupation à Tulkarem», étaient âgées d’une vingtaine d’années, selon les informations du ministère de la Santé. De son côté, l’agence de presse palestinienne Wafa a précisé que les jeunes Palestiniens avaient été tués lors d’un raid mené par Tsahal, qui a aussi fait plusieurs blessés.

Pour tenter d’enrayer l’escalade, le roi du Bahreïn a appelé à une «conférence internationale pour la paix» au Proche-Orient, lors de l’ouverture ce jeudi du 33e sommet de la Ligue arabe dans la capitale Manama. Devant les dirigeants arabes réunis, Hamad ben Issa Al Khalifa a aussi plaidé pour «la pleine reconnaissance de l’Etat de Palestine et son adhésion aux Nations unies». Invité au sommet, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé que la guerre qui ravage la bande de Gaza était «une plaie ouverte qui menace d’infecter toute la région», avant de réitérer son appel un «cessez-le-feu humanitaire immédiat».

Lors d’un point presse, Yoav Gallant, ministre de la Défense israélien, s’est frontalement opposé mercredi à ce qu’Israël exerce un «contrôle» militaire ou civil sur l’enclave palestinienne une fois la guerre terminée, et a appelé à une alternative palestinienne au Hamas pour gouverner le territoire. «Le jour d’après le Hamas n’existera qu’avec des entités palestiniennes prenant le contrôle de Gaza, accompagnées par des acteurs internationaux […]. C’est, par-dessus tout, dans l’intérêt de l’Etat d’Israël», a argué le ministre israélien de la Défense.

Plus tôt, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou avait estimé que toute discussion sur l’avenir de la bande de Gaza était vaine avant que le Hamas ne soit anéanti. De son côté, le chef politique du Hamas, Ismaël Haniyeh, a assuré que le mouvement islamiste était «là pour durer», et que «ce sera au mouvement et à toutes les factions nationales (palestiniennes) de décider de la gouvernance après-guerre à Gaza».

Pretoria va demander ce jeudi à la Cour internationale de justice (CIJ) d’ordonner à l’Etat hébreu de cesser son incursion à Rafah, qu’elle a qualifiée de «génocidaire». Les deux jours d’audiences, qui débutent à 15 heures, auront lieu à La Haye, siège de la CIJ. Dans un arrêt en janvier, la plus haute juridiction de l’ONU avait ordonné à Israël de faire tout ce qui était en son pouvoir pour prévenir tout acte de génocide et permettre l’accès de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Mais la cour n’était pas allée jusqu’à ordonner un cessez-le-feu. Or selon l’Afrique du Sud, l’évolution de la situation sur le terrain – notamment l’opération à Rafah – nécessite une nouvelle ordonnance. Si ces ordonnances sont juridiquement contraignantes, la CIJ n’a aucun moyen de les faire respecter.

Mise à jour : à 16 h 50 avec la mise en place du port artificiel à Gaza.