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Mort de trois fils du chef du bureau politique du Hamas, bombardements israéliens au premier jour de l’Aïd el-Fitr… Ce qu’il faut retenir du conflit à Gaza ce mercredi 10 avril

Gaza, l'engrenagedossier
La rédaction de «Libération» fait le point sur l’essentiel des informations sur la guerre entre le Hamas et Israël ce mercredi 10 avril.
Hismael Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas (Wana News Agency/Reuters)
publié le 10 avril 2024 à 17h30

Trois des fils d’Ismael Haniyeh tués dans une frappe israélienne

Trois des fils d’Ismael Haniyeh, le chef du bureau politique de Hamas, et plusieurs de ses petits-enfants ont été tués dans une frappe israélienne sur le camp de réfugiés d’Al-Shatti au nord-ouest de Gaza, a-t-il annoncé ce mercredi. Hazem, Amir et Mohamad Haniyeh, ainsi que certains de leurs enfants circulaient en voiture quand ils ont été visés par un tir de drone. Le chef du Hamas, a réagi peu après en direct sur Al-Jazeera depuis le Qatar où il est basé en se disant «fier de ce sort de martyr au champ d’honneur pour ses fils dont je remercie Dieu de les avoir choisis en ce jour de l’Aïd, au milieu au milieu de leur peuple du camp d’Al-Shatti. Le sang de mes fils n’est pas plus précieux que celui de tous les autres enfants de Gaza» , a ajouté Haniyeh. Israël a confirmé en fin de journée avoir tués ses trois fils, les qualifiant «d’agents militaires» du mouvement islamiste.

Alors qu’on attend la réponse du Hamas à la dernière proposition de cessez-le-feu proposée par les Etats-Unis, Ismael Haniyeh a adressé un message à Israël ainsi qu’aux négociateurs. «Israël croit qu’en visant les familles ou les maisons des chefs, il va nous faire plier. Mais je dis que cela ne fait que renforcer notre volonté de combattre pour nos droits à Gaza et pour toute la Palestine. Je dis à tous les négociateurs que si l’objectif est de faire pression sur la décision de Hamas, cela ne marchera pas.»

Biden juge que Nétanyahou commet une «erreur» à Gaza

«Une erreur» : Joe Biden a émis mardi 9 avril au soir l’une de ses plus fortes critiques de la stratégie militaire à Gaza du gouvernement de Benyamin Nétanyahou. «Ce que je demande, c’est que les Israéliens appellent à un cessez-le-feu, qu’ils autorisent pour les six ou huit prochaines semaines un accès total à la nourriture et aux médicaments entrant dans le pays», a assené le président américain dans une interview accordée à la chaîne hispanophone Univision. Et d’enfoncer le clou : «Je pense que ce qu’il [Nétanyahou, ndlr] fait est une erreur. Je ne suis pas d’accord avec son approche.» Biden s’était par ailleurs déjà entretenu au téléphone la semaine dernière avec Nétanyahou, évoquant pour la première fois la possibilité de conditionner l’aide américaine à Israël à des mesures «tangibles» sur cette situation humanitaire. Le président israélien, lui, se dit toujours déterminé à lancer une offensive terrestre à Rafah, qu’il présente comme le dernier grand bastion du Hamas. Et ce, malgré les mises en garde de capitales étrangères, y compris de son allié américain.

Des bombardements israéliens meurtriers s’abattent sur Gaza, au premier jour de l’Aïd el-Fitr

Malgré des appels de plus en plus pressants à un cessez-le-feu, des frappes israéliennes ont touché ce mercredi le nord et le centre du territoire palestinien, notamment le camp de Nousseirat. Quatorze personnes, dont des enfants, ont été tuées selon le ministère de la Santé du Hamas. De nombreux Palestiniens y étaient rassemblés pour prier, au milieu des ruines ou dans leurs abris, autour de petits gâteaux préparés malgré les pénuries, au premier jour de l’Aïd el-Fitr. Cette «fête de la rupture» marque la fin du mois de jeûne musulman du ramadan, qui a débuté le 11 mars. «C’est l’Aïd le plus triste que nous ayons vécu. Dans la mosquée on pouvait voir la tristesse sur les visages», a témoigné Rawan Abd, une infirmière de 32 ans, auprès de l’AFP.

L’Irlande s’apprête à reconnaître un Etat palestinien, l’Espagne se dit «prête» à le faire

L’Irlande s’apprête à reconnaître un Etat palestinien dans les prochaines semaines, quand des «discussions internationales plus larges» seront terminées, a déclaré ce mardi à Dublin le ministre des Affaires étrangères, Micheal Martin. «Ne doutez pas que la reconnaissance d’un Etat palestinien aura lieu», a-t-il déclaré lors d’un discours devant le Parlement irlandais. Retarder la reconnaissance «n’est ni crédible ni tenable plus longtemps», selon lui. Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a également estimé ce mercredi que la reconnaissance d’un Etat palestinien était «dans l’intérêt de l’Europe». «La communauté internationale ne pourra pas aider l’Etat palestinien si elle ne reconnaît pas son existence», a-t-il annoncé devant les députés espagnols. Selon des médias l’ayant accompagné lors d’une tournée la semaine dernière en Jordanie, en Arabie saoudite et au Qatar, le dirigeant socialiste avait alors évoqué la fin du mois de juin comme horizon pour une telle reconnaissance par le gouvernement espagnol.

La France participe à un largage d’aide humanitaire massif sur Gaza

Quelque 110 tonnes de fret humanitaire ont été larguées ce mardi au dessus de la bande de Gaza lors d’une opération internationale, la plus grosse du genre à laquelle la France ait participé à ce jour, a annoncé mercredi l’état-major des armées françaises. Il s’agit de «la plus grosse opération du genre à laquelle la France ait participé à ce jour». «Face à l’urgence humanitaire à Gaza, la France continue de livrer des médicaments et des vivres à la population. L’effort se poursuit», a écrit mardi soir le président français Emmanuel Macron, sur le réseau social X.

Les appels se multiplient pour qu’Israël ouvre des points de passage routier pour faire passer l’aide humanitaire, bloquée par l’armée israélienne à la frontière avec Gaza. Selon l’ONU, avant la guerre, au moins 500 camions entraient quotidiennement, contre 150 en moyenne au mois de mars. Plus de 1 200 camions d’aide humanitaire sont toutefois entrés dans la bande de Gaza entre dimanche et mardi, dont 468 mardi, soit le nombre le plus élevé depuis le début du conflit, selon l’armée israélienne.