Les responsables des Nations Unies, de l’Union européenne et des Etats-Unis ont unanimement condamné ce jeudi la frappe israélienne de la veille contre l’école d’Al-Jawni, dans le camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza – Israël affirme avoir ciblé des «terroristes». Dix-huit personnes sont mortes, selon les secouristes de la Défense civile, dont des humanitaires de l’ONU. «Une école transformée en refuge pour 12 000 personnes a de nouveau été visée par des frappes israéliennes. Six de nos collègues de l’Unrwa [l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, ndlr] figurent parmi les morts. Ce qui se passe à Gaza est totalement inacceptable», a réagi le chef des Nations unies, António Guterres. «Le mépris des principes fondamentaux du droit international humanitaire, en particulier de la protection des civils, ne peut et ne doit pas être accepté par la communauté internationale», a de son côté dénoncé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

Tsahal a déclaré ce jeudi avoir mené deux frappes en Syrie, «dans la zone de Quneitra», dans le sud-ouest du pays, et «éliminé» un membre du mouvement islamiste libanais Hezbollah. Elle ajoute avoir mené une deuxième frappe dans une autre zone du sud de la Syrie. Un peu plus tôt dans la journée, l’Observatoire syrien des droits de l’homme avait rapporté la mort de deux hommes affiliés au Hezbollah, dans la partie du Golan contrôlée par Damas. Selon l’organisme, les victimes sont «un responsable de l’enrôlement et du transport d’armes pour le compte du Hezbollah pro-iranien et son adjoint.» Ce raid intervient après des frappes particulièrement violentes, attribuées par Damas à Israël, qui ont visé dans la nuit de dimanche à lundi le centre de la Syrie. 18 personnes sont mortes selon les autorités, 27 selon l’ONG.

Le premier cycle de vaccination antipolio à Gaza a probablement atteint son objectif, s’est réjouie ce jeudi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). De quoi calmer les craintes de l’émergence de l’épidémie dans le territoire en guerre et au-delà, alors qu’un premier cas de cette maladie très contagieuse et hautement invalidante avait été détecté mi-août. Plus de 552 000 enfants avaient déjà reçu une première dose mercredi. La deuxième doit leur être administrée dans quatre semaines environ. «Nous sommes très reconnaissants quant au fait que les pauses humanitaires spécifiques à certaines zones aient été respectées pendant la campagne» par les belligérants, a souligné Richard Peeperkorn, représentant de l’OMS dans les Territoires palestiniens occupés.

«Le commandant de l’unité 8200, le général de brigade Yossi Sariel, a informé ses supérieurs de son intention de démissionner», a annoncé l’armée israélienne ce jeudi dans un communiqué. Cette unité est chargée de décoder et analyser les informations obtenues par le service de renseignement. Accusé de l’échec du 7 octobre, le service de renseignement de l’armée israélienne (Aman) connaît une crise sans précédent. Son commandant, le général Aaron Haliva, a été le premier officier supérieur de l’armée israélienne à démissionner, en avril dernier : il invoquait sa «responsabilité» dans l’incapacité de son service à empêcher l’attaque du Hamas.

La guerre menée par Israël contre le Hamas depuis plus de onze mois provoque une «dévastation» économique d’une «ampleur stupéfiante» à Gaza, et par ricochet en Cisjordanie, dénonce l’ONU dans un rapport paru ce jeudi 12 septembre. Outre le bilan humain dévastateur, le bilan économique l’est tout autant : le produit intérieur brut (PIB) de Gaza «a chuté de 81 % au cours du dernier trimestre 2023, entraînant une contraction de 22 % sur l’ensemble de l’année», décrivent les auteurs du document. «Les processus de production ont été interrompus ou détruits, les sources de revenus ont disparu, la pauvreté s’est intensifiée et étendue, des quartiers ont été éradiqués et des communautés et des villes ont été ruinées.» A titre d’exemple, deux tiers des emplois d’avant-guerre ont disparu. En Cisjordanie, le taux de chômage a bondi, de 12,9 % avant le conflit à 32 % depuis.

Le corps de la militante américano-turque Aysenur Ezgi Eygi, tuée lors d’une manifestation en Cisjordanie occupée, sera transféré vendredi en Turquie. Le pays a ouvert une enquête sur sa mort, ont annoncé ce jeudi les autorités turques. «Nous continuerons à défendre les droits d’Aysenur. Nous ne pouvions pas rester silencieux alors que notre concitoyenne a été illégalement martyrisée par des assaillants israéliens», a affirmé le ministre de la Justice, Yilmaz Tunç. La Turquie envisage d’émettre des mandats d’arrêts internationaux selon les résultats de l’enquête. Le responsable politique a également appelé l’ONU à créer une commission d’enquête indépendante.

Le premier groupe aérien européen annonce ce jeudi qu’il prolonge la suspension de ses vols vers Beyrouth jusqu’au 15 octobre inclus. Lufthansa, auquel appartiennent aussi les compagnies Eurowings, Swiss, Brussels Airlines, Austrian, ne dessert plus la capitale libanaise depuis fin juillet du fait de l’aggravation des risques sécuritaires dans la région. Austrian Airlines est la seule compagnie du groupe à desservir actuellement l’Iran. Les vols du groupe Lufthansa vers Tel-Aviv, en Israël, ont repris le 5 septembre.

Mise à jour : à 18h21, avec l’ajout des déclarations d’Israël sur ses frappes en Syrie et la démission d’un chef du renseignement.