Le chercheur et politologue libanais souligne que la mort du chef politique en exil du Hamas, Ismaïl Haniyeh, porte un coup dur au mouvement, mais sans remettre en cause l’efficacité de son appareil militaire.
Après la mort d’Ismaïl Haniyeh, dans quel état se trouve la direction du Hamas ?
Elle n’est pas détruite, mais elle a subi un coup très dur. La branche politique incarnée par Haniyeh ou encore Khaled Mechaal [en exil au Qatar, ndlr] est touchée, mais aussi la «direction à l’extérieur». Haniyeh était celui qui négociait le cessez-le-feu dans le bande de Gaza, il était proche du Qatar et de la Turquie, sans être totalement rejeté par d’autres acteurs régionaux comme l’Egypte ou la Jordanie. Il s’était réconcilié avec l’Iran après 2017 : Téhéran s’était montré froissée qu’il soutienne en 2011 les révolutions arabes, notamment en Syrie… Il était considéré comme modéré par l’Autorité palestinienne, était impliqué dans les pourparlers de réconciliation entre le Hamas et le Fatah et soutenait l’initiative récente de la Chine en ce sens. C’était une cible importante, et Israël a réussi à l’éliminer. Par contre, l’appareil militaire du Hamas engagé dans les combats à Gaza, très souverain, avec une gestion propre, n’est pas affecté par cet assassinat. Il peut informer la direction à l’étran