Des frappes israéliennes ont tué au moins 43 Palestiniens dans la bande de Gaza ce jeudi, selon les autorités de l’enclave dirigée par le Hamas. Onze d’entre eux se trouvaient dans un campement de tentes dans la zone humanitaire d’Al-Mawasi, à l’ouest de la ville de Khan Younès. Parmi les victimes, figureraient le chef de la police du Hamas, Mahmoud Salah, et son assistant, Hussam Shahwan. D’autres frappes aériennes ont tué au moins 26 Palestiniens, dont six au siège du ministère de l’Intérieur à Khan Younès et d’autres dans les camps de réfugiés de Jabalia, de Shati et de Maghazi. Interrogé sur le bilan des morts, un porte-parole de l’armée israélienne a déclaré que Tsahal avait pris «toutes les précautions possibles pour atténuer les dommages causés aux civils». Ces attaques ont eu lieu alors que la veille, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, menaçait d’intensifier ses frappes sur Gaza si le Hamas continuait à tirer des roquettes sur Israël. Le bilan total dans l’enclave s’établit ce jeudi à 45 581 morts et 108 438 blessés depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.

Selon un communiqué du bureau des médias du gouvernement à Gaza dirigé par le Hamas, et relayé par Al Jazeera, 736 travailleurs humanitaires ont été tués dans des attaques israéliennes depuis le début du conflit, le 7 octobre 2023. Le communiqué affirme que «cette escalade fait partie d’un plan délibéré de l’occupation israélienne de créer un vide administratif et gouvernemental et de répandre le chaos et l’insécurité dans la bande de Gaza.»

Paula Gil, la présidente espagnole de Médecins Sans Frontières (MSF), s’est inquiétée ce jeudi de voir la situation humanitaire se détériorer rapidement dans le territoire palestinien ravagé. «Gaza est aujourd’hui un piège mortel. Les familles survivent dans des abris de fortunes faits de bois, de plastique et de matelas, a-t-elle souligné. Maintenant, le froid et les tempêtes sont arrivés. Comment vont-ils affronter l’hiver dans ces conditions ?». Des propos qui font écho aux déclarations du ministère de la Santé du Hamas dimanche 29 décembre : en une semaine, sept enfants sont morts de froid à Gaza. Pour Paula Gill, «tout cela ne se passe pas dans le vide. L’hypocrisie et la complicité des alliés d’Israël permettent que le tissu social de Gaza soit détruit en toute impunité.»

«Nous demandons instamment à l’Autorité palestinienne de faire marche arrière et de respecter ses obligations en matière de droit international», a déclaré le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme ce jeudi, après la décision prise la veille par l’Autorité palestinienne de suspendre la diffusion d’Al Jazeera et ses activités dans les Territoires palestiniens. L’Autorité palestinienne, dirigée par le Fatah, l’accuse de «diffuser des contenus et reportages caractérisés par de la désinformation», d’«incitation à la sédition» et d’«ingérence» dans ses affaires. Depuis quelques semaines, des affrontements opposent le Fatah à des groupes, dont la plupart sont des membres du mouvement islamiste Hamas et du Jihad islamique. Selon la chaîne qatarie, il s’agit d’une «tentative de masquer la réalité» en Cisjordanie occupée.