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Réactions

Mort du président Ebrahim Raïssi en Iran : «un politicien remarquable» selon Poutine, «un coup monumental» au régime iranien pour l’opposition en exil

Le Pakistan, l’Inde, la Russie ou encore l’Union européenne ont exprimé ce lundi 20 mai leur solidarité avec l’Iran, après la mort la veille du président Ebrahim Raïssi, victime d’un accident d’hélicoptère dans une région montagneuse du nord-ouest du pays.
Narendra Modi, Premier ministre de l'Inde, s’est déclaré «profondément attristé et choqué par la disparition tragique» du président iranien. (Punit Paranjpe /AFP)
publié le 20 mai 2024 à 9h16
(mis à jour le 20 mai 2024 à 14h11)

Après l’officialisation ce lundi 20 mai de la mort du président iranien Ebrahim Raïssi, victime la veille d’un accident d’hélicoptère dans une région montagneuse du nord-ouest du pays, l’heure est aux condoléances internationales. Au Pakistan, le Premier ministre, Shehbaz Sharif, a annoncé «une journée de deuil» et la mise en berne du drapeau en «solidarité avec l’Iran», pays «frère». «L’immense nation iranienne surmontera cette tragédie avec son courage habituel», a affirmé le dirigeant sur X (ex-Twitter), alors qu’Islamabad avait accueilli en grandes pompes Ebrahim Raïssi fin avril. L’accident a aussi causé la mort du ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian.

Le Premier ministre indien, Narendra Modi, s’est déclaré «profondément attristé et choqué par la disparition tragique» de l’homme de 63 ans, chef d’Etat autoritaire et ultraconservateur au pouvoir depuis 2021. «Je présente mes sincères condoléances à sa famille et au peuple iranien», a-t-il déclaré, ajoutant que l’Inde était «aux côtés de l’Iran en ce moment de tristesse». Téhéran et New Delhi entretiennent des relations étroites, la république islamique ayant été pendant de nombreuses années le principal fournisseur de pétrole du géant d’Asie du Sud, jusqu’à ce que les sanctions américaines ne réduisent les échanges. La semaine dernière, l’Iran et l’Inde ont signé un contrat visant à développer et équiper le port iranien de Chabahar, dans le cadre d’un accord qui donnerait à New Delhi un accès de dix ans à l’installation, déclenchant une vive réaction de Washington qui a averti que les entreprises impliquées risquaient d’être sanctionnées.

«Un politicien remarquable», selon Vladimir Poutine

«Ebrahim Raïssi était un politicien remarquable. […] En tant que véritable ami de la Russie, il a apporté une contribution personnelle inestimable au développement des relations de bon voisinage entre nos pays et a déployé de grands efforts pour les amener au niveau du partenariat stratégique», a déclaré le président russe, Vladimir Poutine, dans un télégramme diffusé par le Kremlin. En Chine, le président Xi Jinping a qualifié la mort d’Ebrahim Raïssi de «tragique» et de «grande perte pour le peuple iranien». Aux Emirats arabes unis, le président Mohammed Ben Zayed a présenté ses «condoléances» aux victimes du «tragique accident». «Les Emirats arabes unis sont solidaires avec l’Iran en cette période difficile», a-t-il ajouté.

Sur X, le président du Conseil européen, Charles Michel, a exprimé au nom de l’Union européenne «ses sincères condoléances pour le décès du président Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Abdollahian, ainsi que d’autres membres de leur délégation et de leur équipage». A la mi-journée, le ministère français des Affaires étrangères a diffusé, à son tour, un communiqué : «La France présente ses condoléances à la république islamique d’Iran après la mort du président Ebrahim Raïssi, du ministre des affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian, et des personnes qui les accompagnaient. Elle adresse également ses pensées aux familles des victimes de cet accident.»

«Un coup stratégique monumental et irréparable»

Dans un communiqué, le Hamas a salué la mémoire des deux dirigeants qui ont, affirme le mouvement palestinien, «apporté un soutien précieux à la résistance palestinienne et déployé des efforts inlassables de solidarité et de soutien» avec la bande de Gaza attaquée par l’armée israélienne. A l’inverse, la présidente d’un groupe d’opposition en exil, le Conseil national de la résistance iranienne, a qualifié dans un communiqué l’événement de «coup stratégique monumental et irréparable porté au guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, et à l’ensemble du régime, connu pour ses exécutions et ses massacres». La mort d’Ebrahim Raïssi «déclenchera une série de répercussions et de crises au sein de la tyrannie théocratique, ce qui incitera les jeunesses rebelles à passer à l’action», a espéré Maryam Radjavi.

Dimanche, avant que les corps des victimes ne soient retrouvés et que la mort d’Ebrahim Raïssi ne soit confirmée par le régime, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait offert «tout le soutien nécessaire» aux recherches. La Russie avait envoyé dans la région du drame une équipe de sauveteurs, «47 spécialistes avec l’équipement nécessaire, des véhicules tout-terrain et un hélicoptère». La Chine, l’Arabie Saoudite ou le Qatar avaient fait part de leur profonde «inquiétude». Quant à l’Union européenne, elle avait annoncé avoir activé son système de cartographie satellitaire Copernicus pour aider l’Iran à retrouver l’appareil sinistré.

Mise à jour ce lundi 20 mai à 10 h 21 avec les réactions de Vladimir Poutine et Xi Jinping ; à 14 h 10 avec les réactions de la France et de l’opposition en exil.