Alors que la journée de ce lundi 20 mai a débuté avec la confirmation de la mort du président Ebrahim Raïssi, Téhéran, curieusement, vit à son rythme habituel. La capitale est baignée d’un soleil printanier, les magasins et bureaux sont restés ouverts et les habitants vaquent à leurs occupations, comme d’habitude. Dans les rues, le trafic est bien un peu moins dense que les autres jours, mais l’agitation qui anime quotidiennement la ville est bien présente, comme si la mort soudaine et brutale du chef de l’Etat ne faisait pas la une. Aucun signe de rassemblement de foule, que ce soit en deuil ou pour une célébration. En profondeur, autre chose se joue. A mesure que prend fin le long suspens de la nuit, un frémissement se fait sentir, comme des ridules qui froisseraient la surface d’un lac calme en apparence.
Dans les rues et les petites allées, des murmures de joie et de satisfaction s’échangent discrètement, entre étrangers qui se croisent. C’est un large sourire inhabituel qui vous accueille dans les magasins ou à l’entrée d’un bureau. Loin de Téhéran, dans les villes de province, certains ont célébré plus ouvertement la mort alors probable de Raïssi dans la nuit, en se rassemblant dans les rues, en tirant même parfois des feux d’artifice. Au matin, beaucoup avaient les yeux rouges, les t