Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël et le conflit au Proche-Orient.
Une offensive à Rafah «pourrait conduire à un bain de sang»
Une offensive terrestre de l’armée israélienne sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, «pourrait conduire à un bain de sang», a mis en garde le chef de l’Organisation mondiale de la santé vendredi sur le réseau social X. «L’OMS est profondément préoccupée par le fait qu’une opération militaire à grande échelle à Rafah, Gaza, pourrait conduire à un bain de sang et affaiblir davantage un système de santé déjà à genoux», écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus, à propos de la ville où sont massés 1,2 million de Palestiniens venus y chercher refuge. Pour l’heure, l’armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre pour «anéantir» selon lui les dernières brigades du Hamas, mouvement qu’il considère comme terroriste de même que les Etats-Unis et l’Union européenne.
Les restes d’un Israélien, jusqu’ici considéré otage, découverts en Israël
Les restes d’Eliakim Livman, un Israélien que les autorités considéraient comme étant otage dans la bande de Gaza, ont été découverts en Israël, ont annoncé vendredi l’armée et sa famille. Membre de l’équipe de sécurité du Festival de musique Nova, pris d’assaut par des combattants du mouvement palestinien Hamas durant leur attaque dans le sud d’Israël, Livman, 24 ans, «a été assassiné durant le massacre du 7 octobre» et «son corps découvert en territoire israélien», a indiqué l’armée dans un communiqué. Les autorités pensaient jusqu’ici qu’il figurait parmi les quelque 250 personnes enlevées le 7 octobre et emmenées dans la bande de Gaza, où, selon Israël, 128 d’entre elles se trouvent toujours, dont 35 sont considérées mortes. Contactée par l’AFP, l’armée israélienne a refusé de préciser où, quand et comment ses restes avaient été découverts. Elle a simplement indiqué qu’ils avaient été identifiés «grâce à des indices relevés sur le terrain et après une enquête […] complexe menée par les forces armées et la police israéliennes et l’Institut national de médecine légale».
Un otage israélien à Gaza annoncé mort
Dror Or, 49 ans, a été tué et son corps retenu dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, dans un communiqué le kibboutz Be’eri où il vivait et dont les habitants ont été parmi les plus touchés par l’attaque en territoire israélien du mouvement islamiste palestinien Hamas. Son épouse, Yonat, avait été tuée lors de cet assaut tandis que deux de leurs trois enfants, Noam et Alma, âgés respectivement de 17 ans et de 13 ans, avaient été kidnappés puis libérés dans le cadre d’un accord de trêve à la fin du mois de novembre. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes. Depuis le 7 octobre, plus de 34 000 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne, selon le ministère de la Santé à Gaza, contrôlé par le Hamas.
Des associations dénoncent la mort de deux Palestiniens «des suites de torture»
Deux associations palestiniennes de défense des droits des détenus ont annoncé la mort «de deux détenus de Gaza», à savoir «le Dr Adnane Ahmed Atiya al-Bourch, 50 ans, […] chef du département d’Orthopédie de l’hôpital al-Shifa», et Abdel Bari Rajab Khadir, 33 ans. Tous deux sont morts «des suites de tortures et de crimes médicaux dont sont victimes les détenus de Gaza», affirment les associations, en référence au manque de soins régulièrement dénoncé par les défenseurs des droits humains israéliens et palestiniens. L’armée israélienne a rétorqué «n’être pas informée» de tels faits. Adnane Ahmed Atiya al-Bourch était connu des Palestiniens pour ses interviews aux médias, où il décrivait la situation des hôpitaux de la bande de Gaza, ciblés par l’armée israélienne qui accuse le Hamas de s’en servir comme bases opérationnelles.
Reportage
Pour le Hamas, Nétanyahou veut torpiller toute chance de trêve
Un dirigeant du Hamas a accusé vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de multiplier les déclarations médiatiques afin de torpiller les efforts en vue d’obtenir une trêve dans la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien dans la bande de Gaza. Membre du bureau politique, Hossam Badran a indiqué à l’AFP que les négociateurs du Hamas discutaient actuellement, en interne et avec les autres groupes armés palestiniens, de la proposition de trêve transmise fin avril, avant de retourner au Caire, où se tiennent les négociations indirectes avec Israël. Les médiateurs – Egypte, Qatar, Etats-Unis – attendent toujours au Caire la réponse du Hamas à cette offre de trêve comprenant une pause de l’offensive israélienne et la libération de détenus palestiniens contre la libération d’otages.
La Turquie suspend ses relations commerciales avec Israël
Ankara a suspendu jeudi ses relations commerciales avec l’Etat hébreu, après avoir déjà restreint en avril ses exportations vers ce pays en réponse à la guerre à Gaza. «La Turquie appliquera ces nouvelles mesures de manière stricte jusqu’à ce que le gouvernement israélien autorise un flux ininterrompu d’aide humanitaire vers Gaza», a annoncé le ministère turc du Commerce dans un communiqué. Le chef de la diplomatie israélienne a dit vouloir «créer des alternatives au commerce avec la Turquie, en se concentrant sur la production locale et les importations en provenance d’autres pays».
Mobilisation étudiante : en France, Sciences-Po évacué par la police…
Une intervention policière s’est déroulée ce vendredi en fin de matinée dans les locaux de Sciences-Po Paris, occupés par des étudiants qui protestent contre la guerre dans la bande de Gaza. Des mobilisations ont également lieu à Lille, Lyon ou encore Saint-Etienne. Un rassemblement a eu lieu dans l’après-midi à Paris, sur la place du Panthéon (Ve arrondissement), à l’appel de plusieurs syndicats étudiants. Mots d’ordre : «Pour le peuple palestinien, non à la répression et à la fermeture des facs».
… et Joe Biden appelle à «l’ordre» aux Etats-Unis
Après deux semaines de silence, le président américain s’est engagé dans la question du mouvement qui agite les universités américaines contre l’offensive israélienne dans la bande de Gaza. A six mois des élections, le démocrate a pris la parole sur ce thème susceptible de plomber sa campagne pour affirmer jeudi que «l’ordre devait prévaloir». La police est intervenue à plusieurs reprises ces derniers jours pour déloger des protestataires dans plusieurs campus du pays. Près de 2 000 personnes ont été interpellées, selon un bilan établi par plusieurs médias américains. «Nous ne sommes pas un pays autoritaire qui réduit les gens au silence», a néanmoins assuré Joe Biden.