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Libération
Femme, vie, liberté

Narges Mohammadi a fêté son prix Nobel de la paix en cellule

Couronnée vendredi, la journaliste et activiste a célébré la nouvelle en cellule dans la prison d’Evin, avec ses codétenues.
Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix 2023 (photo prise en 2021). (Reihane Taravati/AP)
publié le 7 octobre 2023 à 19h12
(mis à jour le 7 octobre 2023 à 19h13)

Elle a «éclaté de joie». Narges Mohammadi, 51 ans, lauréate du prix Nobel de la paix 2023, a «célébré» son prix avec ses codétenues dans leur cellule de la sinistre prison d’Evin, au nord de Téhéran, où elle est enfermée, a annoncé samedi la famille à l’AFP.

«Narges a appris être récipiendaire du Nobel de la paix hier en fin d’après-midi par les messages relayés depuis le quartier des hommes, qui ont plus facilement accès aux téléphones le vendredi», a indiqué la famille dans une déclaration. «Le même soir, la télévision d’Etat a diffusé la nouvelle à 22h30 en dressant un portrait injurieux et diffamatoire de Narges, poursuit ce texte. Narges et ses codétenues ont alors éclaté de joie et ont célébré cette victoire dans leur cellule.»

La militante et journaliste âgée de 51 ans a reçu le prix Nobel de la paix «pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits humains et la liberté pour tous». Vice-présidente du Centre des défenseurs des droits de l’homme fondé par Shirin Ebadi, elle aussi prix Nobel en 2003, Narges Mohammadi a été maintes fois condamnée et emprisonnée depuis vingt-cinq ans pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort.

A l’annonce de sa distinction, l’ONU a demandé sa libération, mais Téhéran a dénoncé «une décision partiale et politique». Le fils de la lauréate, Ali, 16 ans, qui vit avec sa sœur jumelle et leur père en exil à Paris, avait déclaré vendredi à Libération être «très, très fier d’elle, très heureux» et ajouté que ce prix constituait «une récompense pour toutes les femmes et le peuple iranien».

«Narges n’ignore pas que ça va la mettre aussi en difficulté, mais elle assume ce risque», avait aussi commenté Taghi Rahmani, son époux, lui-même militant des droits humains et ancien prisonnier politique.