Entre l’exil et la prison, Narges Mohammadi a choisi. Plutôt croupir derrière des barreaux pendant des décennies que d’abandonner la lutte contre l’oppression en Iran. C’est d’ailleurs embastillée dans le sinistre établissement pénitentiaire d’Evin, dans le nord de Téhéran, que l’éminente militante iranienne des droits de l’homme a obtenu ce vendredi 6 octobre le prestigieux prix Nobel de la paix 2023. Lors d’une visite de sa sœur au parloir, plus tôt cette semaine, l’activiste, dont le nom circulait parmi les potentiels lauréats, avait livré son message en cas de victoire : «Je ne cesserai jamais de lutter pour la mise en œuvre de la démocratie, de la liberté et de l’égalité. Je resterai en Iran et continuerai mon combat aux côtés des opprimés, même si je passe le reste de ma vie en prison.»
A 51 ans, l’Iranienne aux épaisses boucles brunes a passé une longue partie de sa vie dans les geôles iraniennes. Depuis sa première interpellation, en 1998, cette voix critique de la d