Le navire dont les rebelles Houthis du Yémen affirment s’être emparés dimanche en mer Rouge est-il israélien, comme l’affirme ce groupe armé qui soutient le Hamas ? La question n’était toujours pas tranchée ce dimanche 19 novembre au soir, après les démentis des autorités israéliennes. «Les forces navales yéménites ont mené une opération militaire en mer Rouge, dont le résultat est la saisie d’un navire israélien et son transfert vers la côte yéménite», a indiqué le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, sur le réseau social X. Information confirmée par une source maritime du port yéménite d’Al-Hodeïda, contrôlé par les rebelles, qui a précisé que «les Houthis [avaient] saisi un navire commercial et l’avaient conduit jusqu’au port d’Al-Salif à Al-Hodeïda».
Tsahal (acronyme de l’armée israélienne) a démenti qu’il s’agissait d‘un navire israélien. «Il a quitté la Turquie à destination de l’Inde, avec à son bord des civils de diverses nationalités, mais aucun Israélien. Il ne s’agit pas d’un navire israélien», a souligné l’armée. Selon le bureau du Premier ministre de l’etat hébreu, Benjamin Nétanyahou, «le navire appartient à une société britannique et est exploité par une société japonaise». A bord du navire se trouvent «25 membres d’équipage de diverses nationalités, notamment ukrainienne, bulgare, philippine et mexicaine. Aucun Israélien n’est à bord», a ajouté le communiqué du Premier ministre.
Mais le site Lloyd’s List, spécialisé dans le transport maritime, affirme que le bateau, un car carrier (cargo transportant des voitures) est la propriété de Ray Shipping, une entreprise basée à Tel-Aviv et dirigée par Rami Ungar, un des hommes les plus riches d’Israël. En avril 2021, rappelle Lloyd’s List, un autre cargo de la flotte Ray Shipping avait été attaqué en mer Rouge par un missile, mais la tentative de détournement, attribuée à l’Iran, avait échoué.
Les rebelles houthis avaient menacé mardi de prendre pour cible des navires israéliens en mer Rouge, après avoir revendiqué plusieurs attaques contre Israël. Les Houthis, qui contrôlent la capitale yéménite Sanaa, affirment faire «partie de l’axe de la résistance» contre Israël, qui compte des groupes soutenus par l’Iran, comme le Hamas palestinien ou le Hezbollah libanais.