Les négociations pour un cessez-le-feu sont proches de la «ligne d’arrivée», assure Antony Blinken
Le chef de la diplomatie américaine a estimé vendredi 19 juillet au soir que les négociations en vue d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pourraient bientôt aboutir. «Je pense que nous sommes à quelques mètres et que nous nous dirigeons vers la ligne d’arrivée pour obtenir un accord qui produirait un cessez-le-feu, ramènerait les otages à la maison et nous mettrait sur une meilleure voie pour essayer de construire une paix et une stabilité durables», a assuré Antony Blinken, lors d’un forum dans le Colorado.
«Il reste des questions à résoudre, à négocier. C’est exactement ce que nous sommes en train de faire», a-t-il ajouté, avant de rappeler qu’Israël et le Hamas avaient chacun accepté l’accord-cadre présenté le 31 mai par Joe Biden. «La question à présent est de pouvoir terminer les négociations sur un certain nombre de points critiques que le Hamas n’a pas encore entériné», a précisé le secrétaire d’Etat américain. Franchir «la ligne d’arrivée» d’un cessez-le-feu n’est toutefois «pas suffisant», a souligné Antony Blinken, qui a tenu à insister sur la nécessité d’avoir un «plan clair» pour la période après la guerre, afin d’éviter de tomber dans le «chaos».
L’attaque meurtrière à Tel-Aviv condamnée par l’ONU et l’Union européenne
Après l’attaque de drone revendiquée par les rebelles houthis du Yémen qui a fait un mort et deux blessés légers vendredi à Tel-Aviv, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est dit «très inquiet concernant la menace que tels actes dangereux font peser sur le risque d’une nouvelle escalade dans la région». Condamnant l’attaque, le patron des Nations unies a appelé «(toutes les parties) à un maximum de retenue», a annoncé l’un de ses porte-paroles vendredi soir. De son côté, l’Union européenne a elle aussi condamné «fermement» l’attaque «aveugle» de drone sur Tel-Aviv. «Le droit international humanitaire interdit strictement le bombardement aveugle des centres de population civile et s’applique à tous les acteurs, à tout moment et sans exception», a déclaré une porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, dans un communiqué.
Reportage
Israël frappe les Houthis au Yemen
Au lendemain de l’attaque sur Tel Aviv, l’armée israélienne a affirmé ce samedi que ses «avions de combat» ont frappé des «cibles militaires» au Yémen. L’opération a été menée en réponse aux «centaines d’attaques menées contre Israël ces derniers mois», selon le communiqué de Tsahal. C’est la ville d’Hodeida, dans l’ouest du pays sous contrôle des rebelles houthis. «Les raids de l’ennemi israélien sur les installations de stockage de pétrole dans le port de Hodeida», ont fait des morts et des blessés, a dit le ministère de la Santé des Houthis dans un communiqué.
Tsahal frappe aussi au sud-Liban
L’armée israélienne a également mené ce samedi des opérations au sud-Liban. Une frappe de drone aurait blessé plusieurs personnes, dont des enfants, selon le Washington Post. En représailles, le Hezbollah libanais a déclaré que ses combattants avaient tiré des dizaines de roquettes sur le nord d’Israël, ciblant un kibboutz pour la première fois en neuf mois. En outre, le Hamas affirme avoir tiré des roquettes depuis le Liban en direction d’un poste de l’armée israélienne dans le nord du pays, en représailles aux «massacres sionistes» perpétrés dans la bande de Gaza. Il est rare ces derniers mois que le mouvement palestinien mène des attaques depuis le sol libanais.
La mort de Hind Rajab, la fillette de 6 ans disparue dans les combats, pourrait être un crime de guerre selon des experts de l’ONU
La mort dans la bande de Gaza de Hind Rajab, une petite fille palestinienne de six ans dont les appels à l’aide avaient ému le monde entier, pourrait constituer «un crime de guerre», ont estimé vendredi des experts de l’ONU. Début février, la fillette – disparue depuis le 29 janvier –, avait été retrouvée morte avec d’autres membres de sa famille. Tous étaient en voiture lorsqu’ils avaient été touchés par des tirs de chars. Envoyés à leur rescousse, deux secouristes du Croissant-Rouge palestinien (PRCS) avaient également été retrouvés morts à proximité. Dans un communiqué, l’ambassade d’Israël à Genève a souligné que l’enquête sur cet incident était désormais aux mains d’un mécanisme indépendant au sein de l’armée.
Mais de leur côté, les experts de l’ONU estiment «inacceptable» l’affirmation israélienne selon laquelle aucun de ses soldats n’était à proximité au moment des meurtres. Ils jugent aussi que «l’absence d’enquête appropriée et de désignation de responsables» cinq mois après les faits «est profondément troublante et peut en soi constituer une violation du droit à la vie». Selon eux, une récente analyse «de la scène du crime offre des preuves irréfutables» sur l’emplacement de la voiture de la famille, «bloquée dans le champ de vision d’un char israélien et sur la façon dont elle a été abattue à bout portant en utilisant un type d’arme qui ne peut être attribué qu’aux forces israéliennes». «Les enregistrements audio des appels entre Hind et les services d’urgence suggèrent qu’elle était la seule survivante dans la voiture avant d’être également tuée», ajoutent les experts.
Un nouveau bilan des victimes dans l’enclave palestinienne
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé, ce samedi 20 juillet, un nouveau bilan de 38 919 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël, désormais dans son dixième mois. Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 48 heures, précise le ministère dans un communiqué, qui ajoute que 89 622 personnes ont été blessées dans la bande de Gaza depuis le début du conflit déclenché par les attaques du Hamas du 7 octobre.
Mise à jour : à 18h52, avec l’ajout des opérations israéliennes au Yemen et au Liban, et les ripostes du Hezbollah et du Hamas.