L’offensive à Rafah au cœur de la conversation téléphonique entre Benyamin Nétanyahou et Joe Biden. Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et le Président américain, Joe Biden, se sont entretenus au téléphone ce lundi, une première en plus d’un mois selon la Maison Blanche. L’un des sujets majeures abordés par les deux hommes reste l’offensive terrestre à Rafah défendue par l’Etat hébreu depuis plusieurs semaines. Joe Biden estime qu’une telle attaque serait «une erreur» et s’est dit être «profondément inquiet» à ce sujet, a déclaré son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Le chef d’Etat américain a demandé l’envoi aux Etats-Unis d’une délégation israélienne pour en discuter. Une demande que Benyamin Nétanyahou a acceptée. Joe Biden, qui a soutenu Israël de manière quasi inconditionnelle depuis l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre, s’éloigne de plus en plus ostensiblement de Benyamin Nétanyahou. Il a ainsi estimé récemment que le Premier ministre israélien «faisait plus de mal que de bien» à son pays avec sa conduite de la guerre à Gaza.
A Gaza, l’hôpital Al-Shifa de nouveau attaqué. Il avait déjà été visé par l’armée israélienne mi-novembre. L’hôpital Al-Shifa, le plus grand de la bande de Gaza, est à nouveau le théâtre ce lundi d’une «opération ciblée», selon un communiqué publié par les assaillants, qui justifient leurs actions par «des informations indiquant l’utilisation de l’hôpital par des terroristes haut gradés du Hamas». Le ministère de la Santé à Gaza, contrôlé par le Hamas, a fait savoir que «des dizaines de milliers» de personnes se trouvaient dans l’hôpital. Un des bâtiments est en feu «suite à une frappe aérienne», a-t-il ajouté en déplorant «des dizaines de martyrs», certains corps ayant été amenés depuis les abords de l’hôpital, d’autres restés sur la chaussée, «personne ne pouvant les transporter à l’hôpital en raison de l’intensité des tirs». L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est dite «terriblement préoccupée» par la situation.
Une «situation de faim catastrophique» dans le territoire palestinien, alerte l’ONU. Plus de 1,1 million de Gazaouis, soit un habitant de l’enclave sur deux, sont confrontés à «une situation de faim catastrophique», proche de la famine, alertent les Nations unies ce lundi. Il s’agit du «nombre le plus élevé jamais enregistré» dans la bande de Gaza par l’organisation internationale. Le constat est particulièrement critique pour les habitants du nord du territoire. «Il est possible qu’elle sévisse déjà dans le nord, mais nous n’avons toujours pas été en mesure de le vérifier», faute d’accès aux territoires concernés, a prévenu la directrice générale adjointe de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Berth Bechdol.
Interview
Un nouveau bilan des morts à Gaza. Les opérations militaires israéliennes ont fait 81 morts au cours des dernières 24 heures dans l’enclave palestinienne, a précisé dans un communiqué le ministère de la Santé du Hamas - au pouvoir dans le territoire. Cela porte le nombre total de personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre le mouvement islamiste et Israël à 31 726 personnes tuées, dont une majorité de femmes et d’enfants. A cela, s’ajoutent 73 792 personnes blessées.
Les lourdes pertes de l’armée israélienne en près de cinq mois. Depuis le 27 octobre et le début de l’opération militaire au sol dans la bande de Gaza, 250 soldats israéliens ont été tués, selon le dernier bilan communiqué par l’armée publié lundi. Ce bilan a été actualisé après l’annonce de la mort du soldat Matan Vinogradov, mort durant l’opération lancée lundi à l’aube sur l’hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza.
Vidéo
Al Jazeera dit que l’armée israélienne a ciblé ses journalistes. La chaîne du Qatar a accusé ce lundi Tsahal d’avoir frappé et arrêté son journaliste Ismail al-Ghoul durant l’opération lancée sur l’hôpital Al-Shifa de Gaza-Ville. Une source au sein d’Al Jazeera a ajouté auprès de l’AFP, sous couvert d’anonymat, que cinq autres personnes avaient été également arrêtées, dont le caméraman d’al-Ghoul, et qu’un tank israélien avait détruit leur véhicule. Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas répondu dans l’immédiat.
Le chef du Mossad rencontre le Premier ministre du Qatar au sujet de la trêve. Une réunion au sujet d’une cessation des hostilités «devrait avoir lieu» ce lundi à Doha, la capitale qatarie entre le chef des services de renseignement israéliens, David Barnea, le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahman Al-Thani, et des représentants égyptiens. Les pays médiateurs (Qatar, Etats-Unis et Egypte) ne sont pas parvenus jusqu’ici à arracher un accord portant sur un cessez-le-feu et sur un échange d’otages retenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens. Israël avait annoncé vendredi l’envoi d’une délégation à Doha, sans préciser la date, après ce qui apparaît comme un infléchissement de la position du Hamas qui se dit prêt à une trêve de six semaines.