Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël et le conflit au Proche-Orient.
Israël et le Hamas inflexibles pour une trêve
Après un premier round de discussions samedi, l’Etat hébreu et le mouvement islamiste palestinien ont de nouveau affiché leur profond désaccord en vue d’une cessation des combats, jetant un froid sur les discussions qui ont repris ce dimanche au Caire. «Israël ne peut accepter» les demandes du Hamas d’arrêter la guerre à Gaza, a martelé à la mi-journée le Premier ministre de l’Etat hébreu, Benyamin Nétanyahou. «Quand Israël montre sa bonne volonté, le Hamas s’obstine dans ses positions extrêmes, en tête desquelles sa demande de retrait de nos forces de la bande de Gaza, la fin de la guerre et la préservation du Hamas», a-t-il déclaré lors d’un conseil des ministres. Avant d’ajouter : «capituler» face aux demandes du Hamas serait une «terrible défaite» pour l’Etat hébreu.
En parallèle, le chef du mouvement palestinien, Ismaïl Haniyeh, a accusé l’Etat hébreu de saboter les efforts de médiation. Selon lui, Benyamin Nétanyahou chercherait à «inventer des justifications constantes pour la poursuite de l’agression, l’extension […] du conflit et le sabotage des efforts déployés par les différents médiateurs et parties».
Pour l’heure, les représentants d’Israël ne sont pas présents dans la capitale égyptienne. Selon un autre responsable israélien, des signes de progrès seraient visibles si le chef du Mossad David Barnea emmenait une délégation israélienne au Caire.
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Macron s’est entretenu avec Nétanyahou
Lors d’une discussion téléphonique ce dimanche, le président français a «encouragé» le Premier ministre israélien «à mener à bien ces négociations qui pourraient conduire aux libérations d’otages, à la protection des civils par un cessez-le-feu et à la désescalade régionale», affirme la présidence française dans un communiqué de l’Elysée.
Fermeture d’un point de passage vers Gaza
L’armée israélienne a annoncé ce dimanche avoir fermé le principal point de passage de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza, Kerem Shalom, visé par des tirs de roquettes. «Une dizaine de tirs de projectiles ont été repérés depuis une zone adjacente à [la localité de] Rafah en direction de la zone de Kerem Shalom. Le point de passage de Kerem Shalom est actuellement fermé aux camions d’aide humanitaire», déclara l’armée dans un communiqué. Rafah est située dans le sud de la bande de Gaza.
Dans la foulée, la branche armée du groupe islamiste palestinien a revendiqué l’attaque contre le point de passage de Kerem Shalom entre Israël et Gaza, qui, selon les médias israéliens et palestiniens cités par Reuters, a fait des victimes israéliennes.
Des combattants palestiniens tués par Tsahal en Cisjordanie
L’armée israélienne a déclaré avoir tué samedi cinq «terroristes» palestiniens, près de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie occupée, après douze heures de siège d’un village. Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas palestinien, ont, elles fait état de trois combattants tués, dont son chef à Tulkarem, Alaa Adeeb. Par ailleurs, Tsahal a annoncé samedi soir qu’un chef de brigade à Rafah du Jihad islamique, identifié comme Ayman Zaarab et présenté comme l’un des commandants de l’attaque du 7 octobre, ainsi que deux autres membres du groupe, avaient été tués dans le sud du territoire palestinien.
Nouveau raid israélien au Liban, le Hezbollah riposte
L’agence officielle d’information libanaise (ANI) a déclaré que «quatre personnes d’une même famille» sont mortes dans «un raid de l’armée de l’air israélienne» ce dimanche sur le village de Mays al-Jabal, dans le sud du Liban. Il s’agit d’un homme, d’une femme et de leurs enfants âgés de 12 et 21 ans, d’après l’ANI, qui a précisé que deux autres personnes ont été blessées.
Depuis le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah libanais, un allié du Hamas palestinien, échange quasi-quotidiennement avec l’armée israélienne des tirs à la frontière libano-israélienne. Samedi soir, la milice pro-Iran a revendiqué des tirs sur des positions militaires dans le nord d’Israël, et a annoncé ce dimanche avoir de nouveau lancé des «dizaines» de roquettes, «en réponse au crime horrible que l’ennemi israélien a commis» à Mays al-Jabal.
Témoignage
Nétanyahou annonce fermer la chaîne Al-Jazeera en Israël
Le gouvernement israélien a «décidé à l’unanimité» que la chaîne qatarie Al-Jazeera serait «fermée en Israël», a annoncé le Premier ministre Benyamin Nétanyahou dans un message publié sur X (ex-Twitter), sans autre détail sur les mesures prises. Le ministre israélien de la Communication Shlomo Karhi a de son côté affirmé sur X avoir «aussitôt signé l’injonction contre Al-Jazeera» qui «entre en vigueur immédiatement». Il ajoute avoir fait en sorte qu’Al-Jazeera «ne puisse plus opérer depuis Israël» et accuse la chaîne de «menacer la sécurité» du pays. Le gouvernement israélien a aussi ordonné la saisie du matériel d’Al-Jazeera dans le pays.
Crainte de famine dans le nord de Gaza
Au septième mois de la guerre, la directrice du Programme alimentaire mondial (PAM), Cindy McCain, a alerté au sujet du territoire palestinien quasi-coupé du monde. «La famine est là, une véritable famine dans le nord, et qui se déplace vers le sud», a-t-elle dit, en réclamant un cessez-le-feu et un «accès sans entrave» à Gaza pour fournir de l’aide. La situation alimentaire s’améliore légèrement dans le territoire palestinien, mais le risque de famine demeure, a estimé vendredi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’aide internationale, strictement contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes, principalement d’Egypte via Rafah, mais reste très insuffisante face aux immenses besoins des 2,4 millions de Gazaouis.
Le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans l’enclave, a annoncé ce dimanche un nouveau bilan de 34 683 morts dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre. En 24 heures, au moins 29 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère du mouvement islamiste, qui fait également état de 78 018 blessés en près de sept mois de guerre.
Le chef de l’Unrwa dit qu’Israël l’a empêché à nouveau d’entrer dans Gaza
Le patron de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé dimanche qu’Israël lui avait à nouveau interdit d’entrer dans la bande de Gaza, où les Nations unies ont mis en garde contre une possible famine après près de sept mois de guerre. «Les autorités israéliennes continuent de refuser aux Nations unies l’accès humanitaire» à la bande de Gaza, affirme Philippe Lazzarini sur X. «Rien que cette semaine, elles ont refusé - pour la 2e fois - que j’entre à Gaza», ajoute-t-il. Philippe Lazzarini avait déjà indiqué mi-mars qu’Israël lui avait interdit d’entrer à Gaza.
Mise à jour : à 16h23, avec les ajouts de la revendication par le Hamas du tir de roquettes sur le checkpoint de Kerem Shalom, ainsi que de l’entretien entre Emmanuel Macron et Benyamin Nétanyahou.
Mise à jour : à 19h, avec les déclarations de l’Unrwa.