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Libération
Prétexte

Nétanyahou accuse le chef du Shin Bet d’avoir enquêté sur un ministre sans son accord

Le Premier ministre israélien a avancé des éléments ce lundi 24 mars pour tenter de justifier sa décision de déboulonner Ronen Bar, le patron de l’Agence de la sécurité intérieure, dont le limogeage a été bloqué par la Cour Suprême.
Benyamin Nétanyahou et son ministre d'extrême droite Itamar Ben Gvir, à la Knesset, le parlement israélien à Jérusalem, le 19 mars 2025. (Oren Ben Hakoon/REUTERS)
publié le 24 mars 2025 à 8h57

Qui veut noyer son chien l’accuse d’avoir la rage. Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a accusé ce lundi 24 mars le chef du Shin Bet, dont le limogeage vendredi a été bloqué par la Cour suprême, d’avoir enquêté sans son accord sur le ministre d’extrême droite Itamar Ben Gvir, chargé du portefeuille de la Sécurité nationale. «L’affirmation selon laquelle le Premier ministre aurait autorisé le chef du Shin Bet, Ronen Bar, à recueillir des preuves contre le ministre Ben Gvir est un nouveau mensonge mis au jour», déclare un communiqué du bureau du Premier ministre.

Une réponse à la publication d’une information de la chaîne israélienne Canal 12, selon laquelle l’Agence de la sécurité intérieure, le Shin Bet, menait depuis quelques mois une «procédure secrète» d’enquête sur l’infiltration d’éléments d’extrême droite au sein de la police et sur son ministre de tutelle, Itamar Ben Gvir.

«Le document publié, qui contient une directive explicite du chef du Shin Bet de recueillir des preuves contre l’échelon politique, s’apparente à des régimes obscurs, sape les fondements de la démocratie et vise à faire tomber le gouvernement de droite», ont ajouté les services de Nétanyahou.

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a quant à lui qualifié sur le réseau social X Ronen Bar de «criminel» et de «menteur, qui tente maintenant de nier sa tentative de conspiration contre des élus dans un pays démocratique, même après que les documents ont été révélés au public et au monde».

Audience à la Cour suprême

La Cour suprême d’Israël a suspendu vendredi la décision inédite du gouvernement de limoger Ronen Bar, dont l’annonce de la révocation a ravivé les profondes divisions de la société. Le gouvernement, un des plus à droite de l’histoire d’Israël, avait acté un peu plus tôt le renvoi du chef du Shin Bet, en qui Nétanyahou affirme ne plus avoir confiance.

La Cour suprême israélienne tiendra une audience le 8 avril pour examiner les recours contre la décision du gouvernement de limoger Ronen Bar. Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a d’ores et déjà appelé à une grève générale si le Premier ministre refusait de tenir compte de l’institution, alors que d’importantes manifestations ont lieu depuis plusieurs jours.

Le gouvernement israélien a par ailleurs voté dimanche une motion de défiance contre la procureure de l’Etat, Gali Baharav-Miara, première étape d’une procédure de destitution inédite voulue par l’exécutif contre cette magistrate indépendante s’étant opposée à plusieurs reprises à Benyamin Nétanyahou.