Elle a les airs de celle que les Libanais redoutaient depuis octobre dernier. La «Grande Guerre» comme certains la nomment pour ne pas oublier celle, larvée, qui affecte déjà des dizaines de milliers de personnes au sud du Liban depuis onze mois. Aujourd’hui, l’armée israélienne a mené des bombardements massifs dans tout le Sud-Liban. De telles scènes n’avaient pas été vues depuis dix-huit ans. Le ministère de la Santé libanais parle de 356 morts et de plus de 1 200 blessés. Un bilan provisoire, mais déjà trente fois supérieur à la journée la plus meurtrière qu’avait pu connaître cette région méridionale depuis le début de la guerre.
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Sur les grands axes routiers du pays, c’est la cohue. Des heures d’attente, des kilomètres d’embouteillages pour rejoindre Beyrouth, la capitale, où des milliers de personnes partent se réfugier. Ahmad est coincé à la sortie de Tyr, au sud du pays, et redoute que la nuit tombe avant d’atteindre la capitale. Joint par téléphone, il hurle sa colère : «Ils commencent à dire partout que toutes les maisons des civils sont suspectes… Ils se préparent à