Depuis plus d’un mois, les journalistes iraniennes Niloofar Hamedi et Elaheh Mohammadi sont emprisonnées dans la prison d’Evin, à Téhéran, tristement célèbre pour abriter de nombreux détenus politiques. Leur crime : avoir rendu publique la mort de Mahsa Amini, 22 ans, décédée trois jours après son arrestation par la police des mœurs pour avoir porté son hijab de manière inappropriée.
Niloofar Hamedi, spécialisée dans la défense des droits des femmes, avait publié sur son compte Twitter – depuis désactivé – un cliché des parents de la jeune martyre, en pleurs, dans l’hôpital où leur fille se trouvait dans le coma. Elaheh Mohammadi, rédactrice pour le quotidien réformateur Hammihan, avait quant à elle couvert la répression des forces de l’ordre lors des funérailles de la défunte.
«Les autorités gardent le silence»
Les deux Iraniennes sont les premières d’une longue série de journalistes incarcérés depuis le début de la révolte inédite qui secoue le pays depuis près de cinquante jours. Selon les dernières données de Reporters sans frontières (RSF), 46 professionnels de l’information sont actuellement détenus dans les geôle