La rédaction de Libération vous résume les principales actualités du jour sur le conflit au Proche-Orient.

La Maison Blanche a déclaré jeudi qu’Israël avait accepté la proposition du président américain Donald Trump d’un cessez-le-feu à Gaza, tandis que les discussions se «poursuivaient» avec le Hamas. La porte-parole Karoline Leavitt a déclaré aux journalistes que Trump et son envoyé Steve Witkoff «ont soumis une proposition de cessez-le-feu au Hamas, qu’Israël a soutenue et approuvée. Israël a approuvé cette proposition avant qu’elle ne soit envoyée au Hamas».

Selon l’Associated press, le cessez-le-feu porterait sur une suspension des combats de 60 jours, l’assurance de négociations sérieuses pour une trêve prolongée, et la garantie qu’Israël ne reprendra pas les frappes une fois tous les otages israéliens libérés des geôles du Hamas. Pendant cette pause de 60 jours, le Hamas, de son côté, libérerait les derniers otages encore vivants du 7 Octobre et rendrait les derniers corps, tandis que 1 100 prisonniers palestiniens seraient libérés, dont 100 sont emprisonnés pour avoir participé à des attaques mortelles.

Face à la crise humanitaire que traverse Gaza, l’accord prévoit un élargissement de l’accès du territoire à l’aide humanitaire. Des centaines de camions remplis de nourriture et d’aide médicale serait dès lors autorisés à entrer dans l’enclave, après trois mois de blocus.

Plus tôt dans la journée, le Hamas annonçait de son côté étudier une nouvelle proposition américaine envoyée mercredi par Steve Witkoff en vue d’une trêve à Gaza. «La direction du mouvement [...] a reçu la nouvelle proposition de [l’émissaire spécial du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve] Witkoff de la part des médiateurs et l’étudie actuellement d’une manière responsable, qui serve les intérêts de notre peuple, lui apporte un soulagement et aboutisse à un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza», indiquait un communiqué du Hamas.

L’Etat hébreu a annoncé ce jeudi matin la création de 22 nouvelles colonies juives en Cisjordanie occupée. La décision, prise par le cabinet de sécurité israélien a été rendue publique sur X par le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, colon d’extrême droite et également ministre au sein du ministère de la Défense chargé de la gestion civile en Cisjordanie, c’est-à-dire de la gestion des colonies. «Nous avons pris une décision historique pour le développement des implantations : 22 nouvelles localités en Judée-Samarie», a-t-il écrit, en utilisant le nom par lequel les Israéliens désignent la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

L’hôpital Al-Awda, dans le nord de la bande de Gaza, a affirmé jeudi que les forces israéliennes procédaient à une évacuation forcée de ses locaux dans le territoire palestinien où l’armée poursuit son offensive. «Les forces d’occupation israéliennes procèdent actuellement à l’évacuation forcée des patients et du personnel médical à l’intérieur de l’hôpital Al-Awda de Tel al-Zaatar, le seul hôpital encore en activité dans le nord de la bande de Gaza», a déclaré l’hôpital dans un communiqué. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas réagi dans l’immédiat.

Le ministre des Affaires étrangères russes Sergueï Lavrov a décrit les actions de l’armée israélienne à Gaza comme une «punition collective». «Ce qui se passe dans la bande de Gaza, on ne peut le comprendre ni le décrire», a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d’un discours dans le cadre de discussions sur la sécurité eurasienne.

«Les mesures prises par Israël [...], c’est une punition collective de la population civile», a poursuivi le diplomate, dont le pays est lui-même accusé de crimes de guerre sur les populations civiles en Russie. Qualifiant la situation dans la bande de Gaza était «la plus grande tragédie dans la région», Lavrov s’est par ailleurs associé à «ses amis arabes et l’écrasante majorité d’autres pays [...] pour qu’on mette fin immédiatement à l’effusion de sang».

Des milliers de Palestiniens ont pillé mercredi soir un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) de Gaza, au lendemain d’une distribution d’aide chaotique dans l’enclave dévastée par la guerre entre Israël et le Hamas. «Des hordes de gens affamés ont fait irruption dans l’entrepôt […] à la recherche de produits alimentaires qui avaient été prépositionnés en vue d’être distribués», déplore le PAM dans un communiqué appelant à un «accès humanitaire sûr et sans entraves». L’organisme déplore à nouveau «la détérioration de la situation […] et les risques que font peser la limitation de l’aide humanitaire à des gens affamés ayant un besoin désespéré d’assistance». En parallèle, le PAM essaie encore de confirmer des informations faisant état de deux morts et plusieurs blessés au cours de l’incident.

Au 600e jour de la guerre entre le Hamas et Israël, des milliers de personnes se sont rassemblées mercredi soir à Tel-Aviv en soutien aux otages de Gaza et pour réclamer un cessez-le-feu qui permettrait leur libération. A l’appel du Forum des familles, principale organisation plaidant pour le retour des personnes détenues dans l’enclave palestinienne, des centaines de personnes s’étaient auparavant réunies à des carrefours en Israël à 6 h 29 (5 h 29 en France), heure du début de l’attaque du Hamas. Sur les 251 personnes enlevées le 7-Octobre, une vingtaine serait toujours vivantes à Gaza.

La Défense civile a annoncé la mort de 44 palestiniens dans des frappes israéliennes menées ce jeudi 29 mai. Selon les hôpitaux de Gaza, plusieurs personnes ont été tuées après un tir contre une voiture dans la ville de Gaza. D’autres ont péri après une frappe sur une habitation à Jabaliya, ville située à l’extrême nord de la bande de Gaza. Selon les secours, une autre frappe aérienne a touché un camp de réfugié au centre de l’enclave.

«Quarante-quatre personnes ont été tuées dans des raids israéliens sur la bande de Gaza» depuis minuit, précise Mohammed Al-Moughayir, l’un des responsables de la Défense civile de la bande de Gaza, un organisme de secours. «Vingt-trois personnes ont été tuées, d’autres blessées et plusieurs sont portées disparues à la suite d’une frappe israélienne ayant visé une habitation» dans la zone du camp de réfugiés de Bureij, dans le centre du territoire, et «deux personnes tuées et plusieurs blessées par des tirs des forces israéliennes ce matin près du centre d’aide américain» dans le sud de la bande de Gaza.