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Négociations

Nucléaire iranien : le Conseil de sécurité de l’ONU se penche sur le renouvellement des sanctions contre Téhéran

A quelques jours du sommet annuel de l’organisation, le Conseil de sécurité devrait donner son feu vert au rétablissement des mesures coercitives contre la République islamique.

Bâtiment du réacteur de la centrale nucléaire de Bushehr, en Iran, le 26 octobre 2010. (Majid Asgaripour/Mehr News Agency. AP)
Publié le 19/09/2025 à 9h46

Le retour des sanctions ? Le Conseil de sécurité de l’ONU se prononce ce vendredi sur l’opportunité de réimposer des mesures contre l’Iran. Un accord avait été entériné en 2015 avec la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Etats-Unis, la Russie et la Chine, prévoyant un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d’une levée des dispositifs de rétorsion contre l’Iran. Mais à l’approche de l’expiration de la résolution – prévue à la mi-octobre –, Paris, Londres et Berlin ont déclenché fin août le «snapback», un mécanisme qui menace Téhéran de leur rétablissement dans un délai de trente jours. Et le trio européen s’impatiente : il a signifié cette semaine à l’Iran qu’il attendait toujours des gestes «concrets».

Dernières nouvelles «pas sérieuses»

Emmanuel Macron a insisté lors de son entretien à la télévision israélienne jeudi soir : les sanctions devraient être rétablies d’ici à la fin du mois : «Les dernières nouvelles que nous avons reçues des Iraniens ne sont pas sérieuses.» Vendredi, Téhéran a assuré avoir soumis une proposition «créative, équitable et équilibrée, qui répond aux préoccupations légitimes et est mutuellement bénéfique».

Concrètement, le texte soumis au vote du Conseil de sécurité ce vendredi prévoit le maintien de la levée des gels des avoirs et autres embargos prévus contre l’Iran. Or, pour être adopté, la Russie et la Chine – qui s’opposent aux sanctions – devront réunir neuf votes positifs sur les quinze membres du Conseil. Un nombre qui selon plusieurs sources diplomatiques ne devrait pas être atteint. «L’Algérie et le Pakistan pourraient soutenir la Russie et la Chine en approuvant la résolution, mais d’autres membres vont probablement s’y opposer ou s’abstenir, donc les Européens et les Américains n’auront pas besoin d’utiliser leur véto», a commenté Richard Gowan de l’International Crisis Group.

Et en cas de rejet de la résolution ? La mise en place des restrictions devrait être concrétisée dès la fin de la semaine prochaine. A moins que le sommet de l’ONU ne donne lieu à de nouvelles négociations. «Le Conseil a encore le temps de donner son feu vert à une nouvelle résolution étendant la suspension des sanctions si l’Iran et les Européens parviennent à un compromis de dernière minute», a déclaré à l’AFP Richard Gowan.