Au lendemain du lancement d’une offensive militaire majeure destinée à anéantir le Hamas à Gaza-City, principale ville de l’enclave, située dans le nord, l’armée israélienne a dit ce mercredi 17 septembre y avoir frappé plus de 150 cibles dans ses avions et son artillerie.
De son côté, la Défense civile de l’enclave palestinienne, organisme de premiers secours opérant sous l’autorité du Hamas, a fait état de la mort de 12 personnes dans des frappes ou tirs israéliens sur l’ensemble du territoire depuis le début de la journée ce mercredi, après avoir recensé plus de 46 morts mardi.
L’armée israélienne a par ailleurs annoncé l’ouverture d’une «nouvelle route de passage temporaire», afin de «faciliter le déplacement vers le sud» de la population. Cet itinéraire empreinte la route Salaheddine, qui coupe la bande de Gaza en son milieu du nord au sud parallèlement à la côte méditerranéenne. L’itinéraire d’évacuation «sera ouvert pendant 48 heures seulement», à partir de mercredi midi (11 heures à Paris) et jusqu’à vendredi midi, a précisé sur les réseaux sociaux le porte-parole arabophone de l’armée, le colonel Avichay Adraee.
#عاجل ‼️ إعلان هام إلى سكان مدينة غزة وأحيائها،
— افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) September 17, 2025
⭕️يعلن جيش الدفاع أنه ومن أجل تسهيل الانتقال جنوباً يتم فتح مسار انتقال مؤقت عبر شارع صلاح الدين
⭕️سيُتاح لكم الانتقال عبر شارع صلاح الدين وثم مواصلة التحرك جنوباً من وادي غزة.
⭕️في هذه المرحلة، سيتاح الانتقال عبر هذا المسار لمدة 48… pic.twitter.com/PZMhtu4B51
L’armée israélienne, qui multiplie les appels à évacuer Gaza-ville, avait jusque-là conseillé aux habitants de fuir par la route côtière vers ce qu’elle a défini elle-même comme une zone humanitaire plus au sud, englobant notamment une partie de la région d’Al-Mawasi.
L’ONU estimait fin août à environ un million d’habitants le nombre de Palestiniens dans Gaza-ville et ses environs. Ces derniers jours, des journalistes de l’AFP ont observé un nouvel exode de Gaza-ville vers le sud, mais l’armée israélienne estime encore ce mercredi matin que seules «plus de 350 000» personnes ont fui vers le sud.
«Défaite définitive»
L’offensive sur Gaza-ville, annoncée depuis la mi-août et pour laquelle l’armée israélienne a rappelé des dizaines de milliers de réservistes, vise à expugner le Hamas d’un de ses derniers grands bastions dans l’enclave palestinienne. «Notre objectif est d’intensifier les frappes contre le Hamas jusqu’à sa défaite définitive», a affirmé mardi le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir.
L’opération est largement condamnée à l’étranger. Israël semble «déterminé à aller jusqu’au bout», a jugé mardi le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, déplorant une situation «moralement, politiquement et légalement intolérable» à Gaza. La France a dénoncé une «campagne destructrice, qui n’a plus de logique militaire».
Analyse
De nombreux pays, mais aussi une part importante de la société israélienne, accusent le gouvernement du Premier ministre Benyamin Nétanyahou de fuite en avant, surtout après l’attaque israélienne du 9 septembre ayant visé une réunion de dirigeants du Hamas à Doha, alors que les Etats-Unis tentaient de pousser à un accord de cessez-le-feu et de libération des otages à Gaza.
Israël a annoncé l’extension de ses opérations militaires à Gaza-ville juste après le départ du secrétaire d’Etat américain Marco Rubio, qui a promis lors d’une visite à Jérusalem le «soutien indéfectible» de Washington à son allié israélien pour éliminer le Hamas.
Mise à jour : à 11 h 15, avec l’ajout de la déclaration de l’armée israélienne avec le nombre de frappes menées.