C’est une nouvelle stratégie militaire révélée par le Wall Street Journal. Des officiers américains ont affirmé au quotidien qu’Israël envisagerait d’inonder les tunnels du Hamas dans la bande de Gaza. L’objectif : obliger les hommes du mouvement islamiste à sortir de ses souterrains et détruire une bonne fois pour toutes ces refuges. Le pays aurait «assemblé un système de pompes» d’eau de mer à la mi-novembre, près du camp de réfugiés d’Al-Chati, situé sur le littoral Nord de l’enclave palestinienne.
Pour tout comprendre sur les tunnels du Hamas
Chacune des cinq pompes aurait la capacité de déplacer des milliers de mètres cubes d’eau par heure, directement injectés à l’intérieur des tunnels depuis la mer Méditerranée. Les souterrains seraient «inondés en quelques semaines». Selon une source citée par le Wall Street Journal, cela contraindrait «les combattants du Hamas, et éventuellement les otages, à sortir». Ce n’est pas la première fois qu’une telle tactique est envisagée : en 2013 et en 2015, l’Egypte aurait inondé des tunnels à Gaza dans le but de les fermer.
Effets néfastes sur les nappes phréatiques
Mais la réussite d’une telle opération reste incertaine. Si les autorités israéliennes ont d’ores et déjà identifié environ 800 tunnels, dont 500 ont été mis hors service, elles «savent que le réseau est plus important que cela». Selon la source du Wall Street Journal, «personne ne connaît en détail les tunnels» et «il est impossible de savoir comment l’eau de mer s’écoulera dans des tunnels dans lesquels personne n’est jamais allé».
Un responsable de l’armée israélienne, interrogé par le quotidien américain, a refusé de commenter cette stratégie militaire, tout en déclarant «Tsahal opère pour démanteler les terroristes du Hamas de différentes façons, en utilisant divers outils militaires et technologiques». Mais une telle opération aurait également des conséquences dévastatrices sur les civils. Inonder les tunnels pourrait avoir des effets néfastes sur les nappes phréatiques du territoire. Si l’accès en eau potable est déjà fortement restreint, les infrastructures d’approvisionnement en eau n’en seraient que plus altérées par la forte salinisation de l’eau de mer.
D’autant qu’un doute subsiste : l’Etat hébreu osera-t-il utiliser une telle tactique avant que tous les otages n’aient été libérés ? D’après les officiels américains, «Israël n’a pas encore pris la décision finale d’aller de l’avant, ni exclu ce projet».