Samedi 7 octobre, Louis Baudoin-Laarman s’est réveillé à l’aube, surpris par le vacarme inhabituel des tirs de roquettes à destination d’Israël. Ce matin-là, alors que le Hamas s’apprête à commettre dans l’Etat hébreu des massacres qui coûteront la vie à plus de 1 400 personnes, le responsable de la communication de Médecins sans frontières (MSF) en Palestine se trouve dans la bande de Gaza depuis une semaine, dans le cadre de son travail. «Immédiatement, mon chef de mission a compris que quelque chose de grave était en train de se passer, parce que les roquettes étaient envoyées plus haut que d’habitude, et dirigées vers Tel-Aviv», rembobine-t-il lors d’une conférence de presse organisée au siège parisien de l’ONG mardi 7 novembre.
«Je ne sais pas comment on peut vivre dans ces conditions»
Avec d’autres travailleurs humanitaires, le jeune homme de 29 ans, qui fait partie de la centaine de ressortissants français à avoir pu quitter le territoire (un chiffre grossi par la sortie de deux nouveaux groupes en début de semaine), se réfugie dans des locaux de MSF de la ville de Gaza, dans le nord de l’enclave. «Dès le début, c’était intenable, se souvient-il, décrivant des bombardements incessants. La maison tremblait, les fenêtres aussi.» Après trois jours, le groupe migre et s’installe dans une base des Nations unies à proximité.