Ils se sentent miraculés. «Tous vivants, sains et saufs !» soupire Ayman. «On n’y croyait pas, toute la nuit, les bombes et les missiles sont tombés comme la pluie, pendant six heures d’affilée», ajoute le jeune père de trois enfants. «En plus des attaques aériennes, les vedettes sont entrées dans le jeu en tirant depuis la mer.» Un troisième jour de délivrance vient de se lever mercredi 25 octobre à Rafah sur les vingt cousins et voisins – dix adultes et dix enfants –, logés dans une maison en parpaing de trois étages aux abords de la ville du sud de la bande de Gaza. Ils viennent de survivre à une troisième nuit apocalyptique. «Après la première nuit où tout a vibré et tremblé, on a été alertés d’une frappe qui allait viser la maison d’à côté. On a donc décidé d’aller passer la nuit suivante dans une maison à quelques centaines de mètres de là, où les habitants nous ont accueillis», raconte Ayman.
«On est tous partis avec quelques couvertures, oreillers, pain et biscottes. Mais ce n’était pas mieux et on a découvert au matin qu’une maison voisine avait été écrasée. Une famille de quatre – les parents et leurs deux filles – est morte. On a alors préféré revenir dans notre premier refuge.» Les membres de ce groupe composé de trois générations d’habitants d’un quartier «bourgeois» de la ville de Gaza sont partis de chez eux le 10 octobre, après avoir résisté aux premiers appels des forces israéliennes qui enjoignaient la population à évacuer