La terreur se lisait vendredi matin sur les visages d’un couple d’octogénaires après la frappe israélienne de la veille sur un quartier du centre de Beyrouth qui a fait une trentaine de morts parmi les habitants. «Jusqu’où encore ? Jusqu’à quand ?» se désole la dame aux petits yeux bleus nichés au cœur de ses rides. Logé depuis une dizaine de jours dans un hôtel du quartier Hamra, le couple, déplacé de son appartement en lisière de la banlieue sud de Beyrouth, ne voulait initialement pas quitter le pays. «Nos enfants sont tous installés à l’étranger et insistaient pour qu’on aille chez eux, raconte le vieux monsieur. On était réticents, mais maintenant, on a décidé de partir chez notre fille au Qatar dans quelques jours», ajoute-t-il, l’air désespéré. L’angoisse du péril imminent dans la capitale libanaise, où rues, cafés et restaurants sont désormais quasi vides, est encore plus palpable chez les déplacés de la guerre.
Fuyant le Sud-Liban et la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah et sous le feu quotidien de l’aviation israélienne depuis une quinzaine de jours, près de 1,2 million d’habitants, selon les chiffres officiels, se sont déversés dans le reste du pays. Un exode massif en quelques jours «comme si toute la population du