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Libération
«Otages d'Etat»

«On n’a plus aucune nouvelle» : les proches de Cécile Kohler et de Jacques Paris, les deux derniers Français détenus en Iran, plongés dans le flou

Les proches du couple arrêté en mai 2022 pour «espionnage» sont «terrifiés» par les frappes israéliennes sur Téhéran, comme l’a déclaré ce mercredi 18 juin la sœur de Cécile, Noémie Kohler.
Près de la ville de Soultz-Haut-Rhin, dans l'est de la France, le 18 juin 2025. (Sebastien Bozon /AFP)
publié le 18 juin 2025 à 17h48

Trois semaines de silence et de souffrance pour les proches de Cécile Kohler et de Jacques Paris, détenus en Iran depuis mai 2022 pour «espionnage». Après leur dernier contact le 30 mai et les récentes frappes israéliennes sur Téhéran, ils se disent «terrifiés» de la situation, d’après les mots de la sœur de Cécile, Noémie Kohler, ce mercredi 18 juin.

«Depuis le 30 mai, on n’a plus aucune nouvelle, plus aucun signe de vie de Jacques et Cécile, et les autorités françaises n’arrivent pas non plus à obtenir d’informations», a déclaré Noémie Kohler, expliquant que l’inquiétude avait grandi avec les frappes menées par l’armée israélienne sur l’Iran depuis le 13 juin. «On a vu qu’au moins deux frappes avaient eu lieu à environ 2 kilomètres de l’endroit où ils sont détenus, donc c’est extrêmement proche. On se doute qu’ils ont dû entendre les explosions mais on ne sait pas du tout comment ils vont, on ne sait pas du tout à quel niveau d’information ils ont accès, on ne sait pas si les conditions dans la prison se sont détériorées en lien avec la situation, on est absolument dans l’inconnu et on est vraiment terrifiés», a-t-elle dit.

L’armée israélienne dit vouloir, avec ces frappes, empêcher Téhéran d’obtenir la bombe atomique. En riposte, l’Iran a promis de bombarder Israël sans relâche jusqu’à la fin des attaques.

«Danger de mort imminente»

«Ce qu’on demande aux autorités françaises, c’est qu’elles pèsent de tout leur poids diplomatique pour faire cesser les bombardements», a expliqué Noémie Kohler, plaidant pour «l’exfiltration humanitaire» de sa sœur et de Jacques Paris car «ils sont en danger de mort imminente».

Qualifiés par les autorités françaises «d’otages d’Etat», ils sont emprisonnés dans des conditions extrêmement dures, à l’isolement, dans la prison d’Evin de Téhéran. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a ainsi précisé devant le Sénat avoir «adressé aux autorités iraniennes et israéliennes des messages les alertant sur la présence dans la prison d’Evin de nos deux compatriotes et sur la nécessité, s’agissant des autorités iraniennes, de les libérer sans délai pour assurer leur sécurité».

Le dernier contact téléphonique remonte au 28 mai, lorsque les parents de Cécile Kohler l’ont eue au téléphone. «Les nouvelles n’étaient déjà pas bonnes à l’époque parce qu’ils sont à bout de forces, ils sont désespérés, ils ne croient plus à leur libération et les autorités iraniennes les maintiennent dans un état de terreur psychologique absolument terrible en leur annonçant un verdict extrêmement sévère et imminent qui n’arrive jamais, donc ils ont toujours cette menace qui pèse au-dessus de leur tête», a relaté Noémie Kohler. Cécile Kohler et Jacques Paris sont officiellement les deux derniers Français détenus en Iran. Olivier Grondeau, qui était détenu depuis octobre 2022, a été libéré en mars.