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«On veut que la guerre s’arrête» : à Gaza, on se surprend à espérer, sans trop oser y croire

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Dans l’enclave assiégée et bombardée depuis bientôt deux ans, les habitants n’osent espérer un cessez-le-feu par peur d’être, une fois de plus, déçus. Pourtant, certains se prennent à rêver de lendemains en paix, d’un retour à une vie normale, sans bombes.

Dans la ville de Gaza, le 4 octobre 2025. (Ebrahim Hajjaj/Reuters)
ParFanny Léonor Crouzet
Correspondance à Jérusalem
Sonia Delesalle-Stolper
Publié le 04/10/2025 à 21h20, mis à jour le 05/10/2025 à 16h12

Ce dimanche 5 octobre, Fida fête ses 35 ans. Cette mère de quatre fils, dont un bébé, a quitté il y a quelque temps un appartement de la rue Al-Shifa, dans l’ouest de la ville de Gaza, pour se réfugier plus au sud, dans une tente trouvée sur la municipalité de Al-Zawaida, au centre de l’enclave de Gaza. Elle a pris connaissance de la réponse du Hamas vendredi soir par téléphone, son beau-frère l’a appelée pour lui annoncer la nouvelle.

Jointe par téléphone ce samedi, elle n’en finit plus de raconter. «On attend l’annonce d’un cessez-le-feu. La nuit dernière, on est restés debout, à discuter de ce qu’on fera lorsque la guerre prendra fin, et si elle va vraiment prendre fin.» Avant de se réfugier avec ses enfants dans une tente, Fida avait déjà quitté une première fois son appartement dans la ville de Gaza, complètement détruit par un bombardement. «On s’était réfugiés dans l’appartement du frère de mon mari, avec toute la famille, six familles en tout, soit une cinquantaine de personnes.»

«Il ne doit pas y avoir de retour en arrière»

«Vendredi soir, on s’est assis, ensemble, ma famille, mes frères, ma sœur et son mari, j’ai entendu que les voisins aussi parlaient de ça, espéraient que tout se passera bien», raconte-t-elle tout en confiant son inquiétude que «Nétanyahou refuse, ou qu’ils reprennent les otages et reviennent nous attaquer». Fida n’a aucune confiance dans les Etats-Unis : «Donald Trump n’est pas honnête.» Pourtant,