La rédaction de Libération résume les principales actualités du jour sur le conflit au Proche-Orient. Le point précédent est à lire ici.

L’émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d’y augmenter l’aide humanitaire, au moment où la pression s’accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé. «J’ai passé plus de cinq heures à Gaza afin d’évaluer la situation sur le terrain. L’objectif de cette visite était de permettre [au Président Trump] de bien comprendre la situation humanitaire et d’élaborer un plan pour acheminer de l’aide alimentaire et médicale à la population de Gaza», a écrit sur le réseau social X l’ancien promoteur immobilier et «envoyé spécial présidentiel pour les missions de paix», selon son titre officiel. C’est la deuxième visite à Gaza de l’homme des missions délicates du président américain, qui était accompagné ce vendredi de l’ambassadeur américain à Jérusalem, Mike Huckabee, ancien gouverneur républicain, ancien pasteur évangéliste – et faucon pro-israélien de l’administration Trump.

Il est midi et demi ce vendredi 1er août, et la bande de Gaza vue du ciel est comme morte. Par le hublot de l’avion français qui longe la côte du nord au sud, on ne voit que désolation. D’abord une immensité de terrains vagues, au milieu desquels se dressent quelques rares bâtiments encore debout. Puis Gaza City. Des quartiers entiers sont rasés, disparus. Ce vendredi, l’armée française vient de réussir sa première livraison aérienne d’aide alimentaire sur Gaza en 2025. Exactement quatre boîtes rectangulaires en bois de 932 kilos, toiles et sangles comprises – la taille de la zone d’atterrissage étant trop petite pour pouvoir en larguer plus. Lire notre reportage.

L’ONU dispose de près de 6 000 camions chargés de vivres, actuellement bloqués à l’extérieur de Gaza, et prêts à entrer dans le territoire palestinien affamé, a indiqué vendredi le patron de l’UNRWA, Philippe Lazzarini. «L’UNRWA dispose de 6 000 camions chargés d’aide bloqués à l’extérieur de Gaza, attendant le feu vert pour entrer», a-t-il déclaré sur X, plaidant pour une aide convoyée par la route plutôt que pour des largages aériens. Ces derniers «coûtent au moins 100 fois plus cher que les camions» et «transportent deux fois plus d’aide que les avions». «S’il existe une volonté politique pour permettre des largages aériens – extrêmement coûteux, insuffisants et inefficaces – il devrait y avoir une volonté politique similaire pour ouvrir les passages routiers», a-t-il ajouté, sans désigner explicitement Israël, qui contrôle les accès à Gaza.

La Défense civile à Gaza a indiqué que 11 personnes avaient été tuées ce vendredi par des frappes aériennes et des tirs israéliens dans le territoire palestinien, dont deux qui attendaient près d’un site de distribution d’aide. Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmud Bassal, cinq personnes ont été tuées dans une frappe aérienne près de la ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, et quatre autres dans une frappe distincte visant un véhicule à Deir el-Balah, dans le centre de Gaza.

Deux autres personnes ont été tuées et plus de 70 blessées par des tirs israéliens alors qu’elles attendaient de l’aide près d’un centre de distribution alimentaire géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF, soutenue par Israël et les Etats-Unis), entre les villes de Khan Younès et Rafah, a encore déclaré à l’AFP Mahmud Bassal. L’armée israélienne n’a pas commenté immédiatement.

La branche armée du Hamas a diffusé ce vendredi une vidéo d’un otage israélien, enlevé le 7 octobre 2023 en Israël. La vidéo, d’un peu plus d’une minute, montre l’otage, amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel. L’AFP n’a pas pu déterminer l’authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement. Les médias israéliens ont identifié l’otage comme Evyatar David, 24 ans. Sur cette nouvelle vidéo, le jeune homme apparaît alternativement à l’écran avec des enfants souffrant de malnutrition, une claire référence à la crise humanitaire à Gaza, menacée d’une «famine généralisée» selon l’ONU.

Jeudi, le Jihad islamique, mouvement allié du Hamas, a publié une autre vidéo montrant Rom Braslavski, 21 ans, un citoyen israélo-allemand, également enlevé le 7 octobre 2023. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 sont mortes selon l’armée israélienne.

La France n’acceptera plus sur son territoire de Gazaouis évacués avant les conclusions d’une enquête sur les failles ayant permis l’accueil d’une étudiante accusée de propos antisémites, a déclaré ce vendredi 1er août le ministre français des Affaires étrangères. «Aucune opération de ce type, aucune évacuation d’aucune sorte ne se tiendra tant que nous n’aurons pas tiré les conséquences de cette enquête», a affirmé Jean-Noël Barrot sur France Info. De plus, «tous les profils qui sont entrés en France vont faire l’objet d’une nouvelle vérification», a ajouté le ministre. Le Quai d’Orsay, sollicité par l’AFP pour savoir combien de personnes seront concernées par cette décision, a répondu que le chiffre n’était pas communicable pour raisons de confidentialité.

Après ce qu’il a lu dans les journaux, après les images qu’il a fait défiler devant ses yeux, et après avoir échangé avec des personnes qui ont été sur place, le terme s’impose. «Génocide.» Dans une interview accordée au quotidien italien la Repubblica, le célèbre écrivain israélien David Grossman – dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l’anglais ou l’italien – affirme que «s’il a refusé pendant des années d’utiliser ce terme», il ne peut aujourd’hui «pas s’empêcher de l’utiliser» pour qualifier la situation dans la bande de Gaza.

Des sirènes ont retenti vendredi dans plusieurs villes israéliennes après le tir d’un «projectile» du Yémen en direction d’Israël, a indiqué l’armée. Des journalistes de l’AFP ont également entendu des détonations au-dessus de Jérusalem. Les systèmes de défense aérienne ont été activés «pour intercepter la menace», a ajouté l’armée dans un communiqué.