La vie des otages du Hamas se négocie en partie à Doha, dans une «Hostage Recovery Fusion Cell», sur le mode de la cellule interagences créée en 2015 par Barack Obama. Libération a eu accès à plusieurs sources diplomatiques et du renseignement français, permettant d’éclairer les coulisses de son fonctionnement. Située dans un lieu tenu secret, activée au lendemain des massacres du 7 octobre, elle a permis la libération de 105 otages durant la trêve qui s’est étirée du 24 novembre au 1er décembre. Chaque pays ayant des ressortissants prisonniers du Hamas échange constamment avec elle, dans l’espoir de figurer en priorité sur la liste des libérations. Funeste jeu d’influence.
Les diplomates français ont ainsi été mobilisés au Quai d’Orsay et à l’Elysée, sous la houlette d’Anne-Claire Legendre, la conseillère Afrique et Moyen-Orient du Président, ainsi que de son «envoyé spécial», Paul Soler, 43 ans, ancien des forces spéciales, au cœur du système macronien. «Nous avons été sur le pont non-stop», confient-ils. Au sein de la «Fusion Cell», tout se passait l’après-midi, en raison du décalage horaire avec les Etats-Unis, mais surtout parce que les discussions avec les chefs du Hamas à Gaza ont lieu la nuit, quand les bombardements baissent en intensité.
«Qui était aux mains de quels groupes»
La priorité a été d’obtenir une cartographie la plus fine possible des lieux de détention des otages. Ceux-ci ont été capturés dans un indescriptible chaos, par des terroristes du Hamas, et par des civils gazaouis lancé