Leur apparition a choqué. Ils sont montés, vacillant, sur une scène installée dans Gaza encadrés de combattants du Hamas encagoulés et armés, pour le cinquième «show de libération» orchestré par le groupe terroriste depuis le 19 janvier, date de l’entrée en vigueur de la trêve. Corps décharnés, visages creusés, mains tremblantes tenant un pseudo certificat, les trois derniers otages israéliens libérés samedi 8 février ont visiblement terriblement souffert pendant leurs longs mois de détention. Et pour la première fois, ils racontent. En Israël et ailleurs, certains n’ont pas manqué de souligner que Or Levy, Eli Sharabi et Ohad Ben Ami ressemblaient à des ombres du passé, celles des survivants de l’Holocauste, il y a quatre-vingts ans.
Depuis samedi, les ombres parlent. Jusqu’à présent, tous les otages libérés sont restés relativement discrets sur leur détention à Gaza, sans doute pour ne pas compromettre la libération des suivants. Mais, depuis l’apparition des fantômes du 8 février, les langues se délient. Le désespoir des familles, qui attendent depuis si longtemps de savoir si leurs proches sont vivants ou morts, s’ils seront libérés, atteint un paroxysme. La suspension lundi 10 février et «jusqu’à nouvel ordre» des libérations par le Hamas, après les dé