La question était sur toutes les lèvres depuis l’annonce, ce dimanche 8 décembre à l’aube, par les rebelles syriens de la chute de Damas et avec elle du régime : où est Bachar al-Assad ? Les rebelles menés par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ont annoncé sur l’application Telegram «la fuite» du dictateur syrien. Une affirmation réitérée ensuite à la télévision publique.
Mais dans quelle direction est parti le tyran déchu, mystère. Du moins pendant une bonne partie de la journée. Après des rumeurs qui l’ont envoyé dans la région côtière syrienne, fief de la famille Assad, d’autres à Abou Dhabi, l’information est arrivée de Russie à 19 heures. D’après les agences de presse russes, Bachar al-Assad et sa famille ont trouvé refuge à Moscou. Libé fait le point sur ce que l’on sait de la fuite du dictateur.
«Asile pour des raisons humanitaires»
Bachar al-Assad et sa famille sont arrivés en Russie et ont obtenu l’asile des autorités russes, rapportent ce dimanche les agences de presse russes, dont l’agence d’Etat TASS, citant une source du Kremlin. L’agence de presse Interfax, comme les agences de presse publiques TASS et Ria Novosti, citent cette source anonyme en ces mots : «Le président syrien Assad est arrivé à Moscou. La Russie leur a accordé (à lui et à sa famille) l’asile pour des raisons humanitaires.»
Le porte-parole du pouvoir russe, Dmitri Peskov, a assuré ce lundi 9 décembre n’avoir rien à «dire sur les allées et venues du président Assad», précisant qu’il n’y a pas «de réunion prévue entre Vladimir Poutine et Bachar al-Assad dans l’agenda officiel du président» russe. Il a ainsi nié l’information relayée la veille par les agences de presse russes, qui affirmaient que le dirigeant syrien déchu avait trouvé refuge à Moscou avec sa famille.
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Jusqu’alors, les informations étaient très parcellaires. «Assad a quitté la Syrie via l’aéroport international de Damas avant que les membres des forces armées et de sécurité ne quittent» le site, avait déclaré à l’AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), en début de journée.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, avait indiqué ce dimanche matin que le président syrien, Bachar al-Assad, se trouvait «probablement hors de Syrie». Il répondait à une question en marge du Forum de Doha, une conférence internationale au Qatar, lui demandant où se trouvait le dirigeant syrien et si sa vie était en danger. Il n’a pas donné plus de précisions.
Trump estimait que «la Russie ne souhaitait plus le protéger»
Bachar al-Assad «a quitté le pays après avoir donné des ordres pour qu’une transition pacifique du pouvoir ait lieu», avait ensuite fait savoir le ministère russe des Affaires étrangères, cité par Reuters. Le ministère ne donnait pas plus de précisions, sinon que Moscou n’aurait pas participé aux négociations concernant son départ.
D’après Donald Trump, Bachar al-Assad «a fui» la Syrie après avoir perdu le soutien russe. «Assad n’est plus là. Il a fui son pays. Son protecteur, la Russie, la Russie, la Russie (sic), dirigée par Vladimir Poutine, ne souhaitait plus le protéger», a écrit dimanche matin le président élu américain sur sa plateforme Truth Social. Manifestement, la protection de Moscou n’est pas complètement éteinte.
Mis à jour à 19 h 15 avec l’arrivée de Bachar al-Assad et de sa famille à Moscou, d’après les agences russes.
Mis à jour à 11h20 lundi 9 décembre avec le Kremlin qui refuse de confirmer la présence de Bachar al-Assad en Russie.