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Libération
Reportage

Palestiniens d’Israël : «Les quelques ponts qui existaient sont brisés»

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Partie intégrante du peuple palestinien, les citoyens israéliens de langue arabe représentent un cinquième de la population de l’Etat hébreu. Régulièrement accusés par le gouvernement d’être des ennemis de l’intérieur, ils craignent pour leur futur.
A Lod, en Israël, 30 % de la population est arabe, pour la plupart des réfugiés d’autres endroits en Palestine déplacés ici en 1948. (Rafael Yaghobzadeh/Libération)
par Nicolas Rouger, envoyé spécial à Lod (Israël)
publié le 3 novembre 2023 à 20h55

Depuis le 7 octobre, les roquettes tombent régulièrement à Lod, ville millénaire à l’histoire tourmentée, à quelques encablures du principal aéroport israélien. 30 % de la population de cette ville de plus de 80 000 habitants est arabe, pour la plupart des réfugiés d’autres endroits en Palestine qui ont atterri ici en 1948, remplaçant une population qui avait elle-même fui les combats.

«On a des alertes presque tous les jours depuis le début de la guerre», explique Fida Shehada. Plusieurs fois par jour. Et la population arabe se sent abandonnée. «On a dû traduire nous-même les instructions de l’armée en cas d’alerte aérienne», soupire cette urbaniste de formation, devenue militante de tous les combats pour les Palestiniens citoyens d’Israël, de l’intégration dans la municipalité à la lutte contre le crime organisé.

Aujourd’hui, elle dénonce le traitement que reçoivent ces citoyens israéliens, régulièrement accusés d’être des ennemis de l’intérieur par des membres du gouvernement. Depuis le 7 octobre, de multiples personnalités, actrices, influenceurs, mais aussi des gens sans histoire ont été arrêtés pour leurs activ