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Interview

Pascal Hundt de la Croix-Rouge internationale : «Une offensive militaire massive à Rafah serait un carnage»

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Pour le responsable du CICR à Gaza, la situation humanitaire catastrophique de l’enclave nécessite un accord immédiat pour garantir la sécurité et la santé de 2 millions de personnes.
Les Palestiniens pleurent les membres de leur famille tués lors du bombardement israélien de la bande de Gaza à la morgue de l'hôpital de Rafah, lundi 12 février . (Fatima Shbair/AP)
publié le 14 février 2024 à 7h45

Alors que l’Egypte a accueilli mardi une rencontre entre les directeurs des renseignements américain et israélien et le Premier ministre égyptien pour tenter d’aboutir à une éventuelle trêve, le responsable du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans la bande de Gaza, Pascal Hundt, s’alarme, dans un entretien téléphonique avec Libération, d’une «horreur absolument indescriptible» dans l’enclave, où il se trouve.

Comment vivent les gens aujourd’hui à Rafah ?

Ils ne vivent pas dans des camps à proprement parler, ils se mettent où ils le peuvent, dans les rues, dans chaque espace libre. Il y a des tentes et des abris de fortune qu’ils se fabriquent absolument partout. En novembre, on pouvait encore circuler en voiture dans les rues de la ville, c’est impossible aujourd’hui, la concentration de population est incroyable, alors qu’il n’y a pas d’accès à l’eau potable, pas de latrines. Les conditions d’hygiène sont absolument effroyables.

Y a-t-il des hôpitaux qui fonctionnent encore ?

Le système de santé s’est totalement effondré. Nous avons deux nouveaux hôpitaux qui ont cessé de fonctionner, celui d’Al-Nasser et celui d’Al-Amal, dans le sud de la bande de Gaza. Il faut savoir que les hôpitaux ont besoin d’un système d’approvision