Sur la terre noire, de la paille. Ibrahim vient d’achever sa récolte de blé et passe désormais aux pommes de terre sur la même parcelle à Banha, dans le delta du Nil. «La production de blé a été très bonne, meilleure qu’en 2021. La variété a mieux tenu et on a utilisé des engrais plus puissants», se félicite cet ingénieur agronome, propriétaire de plusieurs feddan (unité de mesure d’environ 4 200 m²) dans la région.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, fin février, l’inquiétude grandit en Egypte. Le pays arabe le plus peuplé, premier importateur mondial de blé, va-t-il pouvoir nourrir sa population ? 80% de ses importations viennent de Russie et d’Ukraine. Le blocus maritime de la mer Noire empêche tout acheminement vers les pays du Sud, même si Vladimir Poutine a assuré le week-end dernier à son homologue sénégalais Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine, qu’il «faciliterait l’exportation de céréales».
Analyse
En attendant une hypothétique levée du blocus, les pays doivent s’adapter. Et l’Egypte, en plus de la quête permanente de nouveaux partenaires dont l’Inde, à qui elle espère acheter 500 000 tonnes de la précieuse céréale en dépit des