Chaque jour, Libé sélectionne les actualités les plus importantes concernant la guerre entre le Hamas et Israël et le conflit au Proche-Orient.
A Gaza, un manque de fioul pour les services de santé
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a averti jeudi soir que le manque de carburant faisait courir un risque «catastrophique» au système de santé de Gaza, déjà mis à mal par la guerre qui fait rage sur le territoire palestinien.
Le carburant, dont le manque est récurrent sur le territoire assiégé, est utilisé par les générateurs des hôpitaux, les véhicules humanitaires ou encore les boulangeries et les unités de dessalinisation. Mais les Israéliens, estimant qu’il peut aussi représenter une menace en servant aux combattants du Hamas, limitent sévèrement son entrée en territoire palestinien. Les autorités disposent de «seulement 90 000 litres de carburant» au 3 juillet, a rapporté au soir le patron de l’OMS sur le réseau social X.
Or, le secteur de la santé à lui seul a besoin de 80 000 litres par jour, «ce qui oblige l’ONU – y compris l’OMS – et leurs partenaires à faire des choix impossibles», déplore-t-il. Les quantités limitées de carburant sont donc assignées «aux hôpitaux clés» comme le centre médical Nasser, l’hôpital Al-Amal et un hôpital de campagne koweïtien, ainsi qu’à 21 ambulances du Croissant Rouge palestinien. L’impératif actuel est d’«empêcher l’arrêt complet des services», l’hôpital européen de Gaza étant hors service depuis le 2 juillet. «Perdre plus d’hôpitaux sur le territoire serait catastrophique», déplore-t-il.
Des Gazaouis de retour de détention accusent Israël de torture
De retour de détention, des Gazaouis ont témoigné auprès de l’AFP avoir été torturés par les forces israéliennes, accusées par des organisations de défense des droits humains de bafouer les droits des prisonniers palestiniens. Des accusations qui s’amoncellent et corroborent celles de dizaines d’autres détenus, parmi eux le directeur de l’hôpital al-Chifa de la ville de Gaza, Mohammed Abou Salmiya, libéré le 1er juillet. Celui-ci a déclaré que de nombreux prisonniers étaient «morts dans les centres d’interrogatoire». «J’étais battu jour et nuit, a également confié Mahmoud al-Zaanine, 37 ans, relâché le 11 juin. Nous avions les yeux bandés, les mains et pieds enchaînés, et ils lâchaient les chiens sur nous.»
Quatre organisations israéliennes ont saisi en mai dernier la Cour suprême contre des amendements facilitant la détention sans procès de Gazaouis, après l’attaque terroriste du 7 octobre 2023. Parmi elles, le Comité public contre la torture en Israël. «Nous avons connaissance de trois camps où les gens sont apparemment retenus les yeux bandés et les mains menottées 24h/24, agenouillés la plupart du temps, mis dans des cages en partie ouvertes, battus et affamés, a déclaré sa directrice, Tal Steiner. Certains détenus n’ont pas reçu la visite d’un avocat depuis plus de huit mois et sont jugés via Zoom sans être présentés au tribunal et sans avocat.»
L’ONU a dénoncé un traitement «inacceptable» et a exigé une enquête. Interrogée par l’AFP sur ces accusations, l’armée israélienne n’a pas donné suite et son porte-parole a renvoyé à un communiqué daté de mai, rejetant «totalement les allégations de sévices systématiques» et assurant «protéger les droits» des détenus.
Cinq morts dans un raid israélien en cours à Jénine
L‘Autorité palestinienne a annoncé ce vendredi la mort de cinq Palestiniens tués lors d’un raid israélien à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, zone où l’armée israélienne a annoncé mener une «opération antiterroriste». Ces nouveaux décès s’ajoutent au bilan de dix Palestiniens tués en quarante-huit heures en Cisjordanie, d’après les données du ministère de la Santé palestinien.
Selon l’agence de presse officielle palestinienne Wafa, «une frappe de drone» a visé vendredi le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie, où les forces de l’ordre «ont utilisé des haut-parleurs pour exiger la reddition de l’un des occupants» d’une maison, avant de l’attaquer avec des missiles. L’armée israélienne a, elle, indiqué que ses soldats étaient «en train d’encercler un bâtiment dans lequel des terroristes [s’étaient] barricadés» et qu’il y avait «des échanges de tirs».
Au moins 556 Palestiniens, selon les autorités palestiniennes, et 16 Israéliens, selon un décompte de l’AFP à partir des chiffres officiels israéliens, ont trouvé la mort en Cisjordanie depuis le 7 octobre, illustrant l’intensification des violences dans le territoire occupé.
Le chef du Mossad au Qatar pour des négociations sur la trêve
Le chef du Mossad, David Barnea, est attendu vendredi au Qatar pour des négociations sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où les bombardements et les combats se poursuivent dans le nord et à Rafah, dans le sud. Sa délégation doit rencontrer le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al Thani dans le cadre de «la continuation de pourparlers» et «d’un accord sur les otages», selon une source anonyme proche des négociations.
Alors que toutes les tentatives pour obtenir une trêve à Gaza ont échoué ces derniers mois en raison des positions inflexibles des belligérants, le mouvement islamiste palestinien Hamas a déclaré mercredi avoir envoyé aux médiateurs de nouvelles «idées» pour mettre fin à la guerre. Le lendemain, le bureau de Nétanyahou a indiqué que le dirigeant israélien avait «fait part au président [américain] Biden de sa décision de dépêcher une délégation pour poursuivre les négociations».
Un haut responsable américain a estimé en retour qu’Israël et le Hamas avaient «une opportunité assez significative» de parvenir à un accord, tout en expliquant qu’un accord n’était pas attendu dans les jours à venir au vu du «travail significatif» qu’il restait à faire «sur certaines étapes de mise en œuvre». Le Premier ministre israélien veut continuer la guerre jusqu’à «la destruction du Hamas et la libération de tous les otages», tandis que le Hamas réclame un cessez-le-feu permanent et un retrait total israélien de Gaza avant tout accord sur une libération d’otages.